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Nicolas de Cues demeure moins lu que Michel Onfray et moins connu que Bernard-Henri Levy. Il est vrai que, comme philosophe, il a de lourds handicaps à assumer. Pas d'agent littéraire, pas de couverture médiatique, pas de relations dans la blingblingosphère...
Circonstances agravantes, il naquit vers 1401, portait un nom patronymique à consonnance étrangère – puisque né Nicolas Chrypffs – et fut évêque puis cardinal.
Les armes de sa ville natale comportent, fait remarquable, outre un ours et deux clefs, une écrevisse.
En fait, cet illustre inconnu, continuateur de Raymond Lulle et de Maître Eckart, un pied dans le Moyen-âge finissant et l'autre dans la Renaissance naissante, est ce qu'en hexagonal branché nous pourrions nommer un interface conceptuel.
Sa pensée gagne à être visitée, déchiffrée, connue. Praticien de l'oxymore, vêtu de docte ignorance et de coïncidence des opposés, il nous apporte une vision originale et moderne qui annonce les principes de relativité et d'incertitude.
L'association Les héritiers de Filippo Brunelleschi organise deux rencontres dédiées à Nicolas de Cues. Un de ses spécialiste européens, le professeur Jean-Marie Nicolle a accepté d'en être conférencier.
Ces événements auront lieu :
-le mercredi 28 Janvier 2009, avec une présentation générale – Les principes de sa philosophie, les sources de sa pensée, quelques découvertes sur le monde, la terre et l'homme
- le mercredi 18 Février 2009, via l'approfondissement d'une de ses œuvres, le De Visione Dei – sive De Icona – (1453), étude sur l'art de son temps – icônes byzantines, peintres flamands, artistes italiens et recherches sur la perspective – la métaphore de l’omnivoyant et la pensée vue comme miroir vivant.
Le rendez-vous est à Paris, au Novotel de la Porte d'Asnières, à 19 h 30. Un cédérom contenant la contribution du conférencier sera proposé aux participants.