Des experts chinois ont commencé à surveiller la qualité de l'eau du fleuve de Songhuajiang, qui s'écoule vers la Russie, en accord avec un traité international sur la sécurité environnementale et la santé publique. Le projet, lancé officiellement courant décembre dans la province du Heilongjiang dans le nord-est de la Chine s’étalera jusqu’en juillet 2009, consiste à détecter la présence de 12 polluants organiques persistants (POP) afin de déterminer les sources de pollution et l'impact humain et environnemental, a déclaré l'administration provinciale de la protection de l'environnement.
Les résultats permettront aux autorités locales et centrales d'avoir une meilleure connaissance de la situation des POP et de prendre des mesures adéquates, a indiqué Yu Lifeng, un responsable du ministère de la Protection environnementale. Les experts mèneront une étude sur les principaux affluents du fleuve Songhua ainsi que sur plus de 6 000 lacs et réservoirs le long de la vallée, qui s'étend sur une superficie de plus de 800 000 hectares, selon l'administration.
Les 12 POP, pour la plupart des pesticides dangereux et des substances chimiques industrielles tels que l'aldrine, le DDT, l'hexachlorobenzène et les dioxines, peuvent endommager les systèmes nerveux et immunitaire, et provoquer des cancers et autres pathologies. Il faut des années à ces substances pour se dégrader. Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement, chaque individu sur Terre a des traces de POP dans le sang.
Le programme du fleuve de Songhuajiang est le premier projet chinois d'élimination des POP dans une importante vallée fluviale depuis la mise en application de la Convention de Stockholm sur les POP en 2004. La convention compte 151 signataires.
La Chine a élaboré un projet visant à supprimer les POP d'ici 2016, pour un coût estimé à 34 milliards de yuans (4,97 milliards de dollars). Le fleuve de Songhuajiang, le plus grand affluent du fleuve Heilongjiang, a notamment été contaminé en 2005 par le déversement de près de 100 tonnes de benzène suite à l'explosion d'une usine chimique. Des traces de la substance chimique toxique pourraient encore être présentes dans l'eau du fleuve.