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Symbole : Microsoft et Intel licencient !

Publié le 27 janvier 2009 par Ecoleinfo

Microsoft et Intel incarnent mieux que quiconque l’énergie créatrice des années 1980 et de l’ère Reagan où l’ancien acteur devenu Président martelait que l’Amérique était de retour. L’économiste Kondratieff a fondé sa théorie des cycles sur l’émergence des technologies. Nul doute que la micro-informatique, avec Intel et Microsoft, est à l’origine d’une des plus grandes révolutions technologiques de l’histoire de l’humanité et aussi, peut-être, à l’origine d’un futur accident global cher à Paul Virilio.

Puissance des processeurs…

La loi de Moore telle qu’elle fut dictée en 1975 stipulait que le nombre de transistors sur les micro-processeurs doublait, sur une même surface, tous les deux ans. Même si l’ingénieur d’Intel, Gordon Moore, en avait l’intuition, cette loi n’a jamais pu être vérifié totalement dans les faits. Pour autant, Intel a contribué à faire que nous disposions de micro-ordinateurs personnels surpuissants à l’origine de la vague de downsizing sans précédent qui a frappé les systèmes d’information du monde entier.

La loi de Moore

La loi de Moore

…absorbée par le logiciel

Que serait la tartine sans la confiture ? Autrement dit, que serait Intel sans Microsoft ? L’augmentation de la puissance des micro-processeurs a été en grande partie absorbée par l’enflure fonctionnelle logicielle. Dès le début des années 80, Microsoft redonne le pouvoir aux utilisateurs face à des informaticiens à la nuque raide enfermés dans leur tour d’ivoire. Traitement de texte, tableur, base de données permettent aux directions fonctionnelles de s’affranchir de la tutelle et du pouvoir des informaticiens.

Transposant les travaux de Palo Alto et l’interface du Mac au PC, Microsoft invente Windows à la fin des années 80. Dans les années 1990, c’est alors l’explosion. PAO, PréAO, DAO arrivent sur les ordinateurs personnels. L’utilisateur serait-il devenu un autre informaticien qui s’ignore ?

Le réseau et Internet

Les directions fonctionnelles veulent des PC. Elles auront des PC. Du coup se pose la question de la mutualisation de la production de documents et d’informations. Se pose la question de la mise en réseau. D’abord hésitant, Microsoft avec Windows NT valide le protocole Ip en tant que standard. Il faudra attendre l’automne 1996 pour que Bill Gates oriente la stratégie de Microsoft vers Internet.

Mais, avec la mise en réseau et Internet, la technique reprend le dessus. De nouveaux problèmes émergent : l’interconnexion au monde exige des compétences plus fortes en matière d’infrastructure et de sécurité. Madame Michu redevient alors l’utilisatrice qu’elle a cru ne plus être. L’engouement pour les produits Intel et Microsoft reste intact jusqu’à une époque récente.

Alors pourquoi Intel et Microsoft licencient ?

Par manque de clairvoyance, Microsoft n’a pas toujours su mettre la priorité sur la sécurité de ses produits. L’architecture de Windows est ancienne : elle date en grande partie du début des années 90 et des accords passés autour de OS/2. Or, le géant américain, pour des raisons de compatibilité ascendante, n’a pas pu ou pas su faire du passé table rase.

L’arrivée de Vista dont la consommation de ressources est peu adaptée au parc actuel vient de faire des heureux. Le Mac ne s’est jamais aussi bien porté qu’en 2008. Le virage stratégique opéré par Steve Jobs en passant à Mac Os X - et au processeur Intel - n’est pas étranger à un essouflement de la marque Microsoft. L’arrivée de Google, comme acteur majeur de l’informatique, aura également contrariée les plans stratégiques de l’éditeur.

Pour Intel, le taux d’équipement des ménages, le retour des entreprises à des architectures centralisées dépourvues de PC transfèrent la demande vers les serveurs d’entreprise. Bien équipés, les entreprises ne renouvellent pas leurs serveurs sur les mêmes critères qu’un renouvellement de stations de travail. La généralisation de la virtualisation contribue également à faire que le parc de micro-ordinateurs dans les salles serveurs diminue quantativement. Pour Intel, l’absorption de la puissance des micro-processeurs par les systèmes d’exploitation et les logiciels fait que les utilisateurs ne voient pas très bien l’intérêt de changer de plates-formes et au final de matériel. Dans ce contexte, la généralisation de l’utilisation du logiciel libre et de Linux amène à ce que la puissance des processeurs actuels est parfaitement adaptée aux applications mises en oeuvre. Intel songe à développer son propre système d’exploitation. Selon toute vraisemblance, il s’agit de Linux !


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