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Quelqu’un tisse de l’eau (avec des motifs d’arbres
en filigrane). Mais j’ai beau regarder,
je ne vois pas la tisserande,
ni ses mains même, qu’on voudrait toucher.
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Quand toute la chambre, le métier, la toile
se sont évaporés,
on devrait discerner des pas dans la terre humide…
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Calchissìa tessa l’acqua (cù disegna d’arburi
in u trafilu). Ma ancu se fighjolgu,
ùn vicu micca a filadori,
ne puri li so mani, no vularìami tuccà
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Quandì tutta a càmara, u tilaghju,
a tela
si sò svaniti
duvarìami visticà passa in a tarra ùmida.
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Tu es assis
devant le métier haut dressé de cette harpe.
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Même invisible, je t’ai reconnu,
tisserand des ruisseaux surnaturels.
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Sè pusendu
davanti à u tilaghju altu tiratu di quiss’ arpa.
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Puri invisìbuli, t’aghju cunnisciutu,
Filadori ‘lli riacci supranaturali.
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in --- À la lumière d’hiver --- éd. Gallimard --- 1977
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trad. Stefanu Cesari
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LES COMMENTAIRES (1)
posté le 06 mai à 10:22
Parce qu'un poème se lit et s'écoute aussi, l'écouter en français c'est bien mais l'écouter avec la sonorité de la langue d'origine, c'est tout simplement merveilleux. Merci pour ces rondes de poésies qui nous révèlent chaque jours des merveilles et des secrets que l'on se chuchote à l'oreille