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Sauvons les RASED : une mauvaise idée !

Publié le 28 janvier 2009 par Frédéric Prat

rased.gifLes RASED ont été créé en 1990, pour la prise en charge des élèves en difficulté.

Sous la responsabilité de l'inspecteur de la circonscription (IEN), le réseau d'aides aux élèves en difficulté (RASED) est constitué :

1 - d'au moins un maître spécialisé (titulaire du CAPSAIS option E) chargé de l'aide à dominante pédopogique (adaptation),
2 - d'au moins un rééducateur (titulaire du CAPSAIS option G) chargé de l'aide à dominante rééducative,
3 - d'un psychologue scolaire chargé des bilans psychologiques, des suivis psychologiques et des relations avec les services extérieurs (soins, etc.).

Ce dispositif a permis de valider l'idée que les élèves même en grande difficulté pouvaient être scolarisés dans des classes normales, puisque, par des interventions ponctuelles, les maîtres spécialisés sont censés aider ces élèves à s'intégrer dans leur classe.

Projet d'autant plus utopique que les outils mis à la disposition de ces maîtres reposent sur un constat erronné : l'idée que les difficultés des élèves viennent de problèmes psychologiques, sociaux ou familiaux, sans jamais remettre en cause la nature de l'enseignement qui leur est prodigué.

Il est intéressant de lire à ce sujet le témoignage du maître spécialisé Pascal Dupré dans le livre "Apprendre à lire à la maison : guide des méthodes de lecture" qui explique qu'il remédiait aux difficultés de certains de ses élèves en leur apprenant à lire avec une méthode syllabique, chose qui lui était bien évidemment interdite.

Supprimer les RASED, c'est probablement revenir vers une organisation qui s'occupe à part des élèves en très grande difficulté (en petit groupe serait le mieux) et qui considère que les autres élèves en difficulté ont plus besoin d'un soutien scolaire que d'une remédiation teintée de psy. Beaucoup de problèmes peuvent être résolus en prenant simplement le contre-pied de l'enseignement actuel. Par exemple, expliquer la démonstration d'un théorème de mathématiques favorise la mémorisation, alors que délivrer un théorème sans explication comme cela est fait aujourd'hui pourra bloquer certains élèves.

Il est facile de mobiliser les parents contre ce projet de réforme des RASED en donnant l'idée que l'on abandonne ainsi les élèves en difficulté. Mais ne serait-ce pas plutôt en laissant perdurer un dispositif inefficace qu'on laisse ces élèves sur le chemin ?

Voir à ce sujet un autre article sur le site Lire Ecrire : La suppression des RASED ouvre de nouvelles perspectives


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