Par Miss Terre de Paris
Du plus loin que Paris s’en souvienne, elle existait déjà en 1358. Ses habitantes, elles, existaient depuis belle lurette. Et pour cause, elles exerçaient le plus vieux métier du monde : pute. Des putains, des prostitués, des péripatéticiennes, des filles de joie, qui usaient leurs sabots à talons-aiguilles sur les pavés de la rue du Petit Musc.
Pourtant, aucune parfumerie ne laissa son musc au nom de la rue. En ces temps-là, on appelait un chat un chat. On n’était pas encore du genre à nommer les places Jean-Paul II, et la rue du Petit Musc portait le nom de Pute y Muse (la putain qui y flâne) à moins qu’elle ne s’y cache (vieux français musse).
En 1621, les putains se transformèrent par un miracle divin en bonnes sœurs, qui créchèrent rue de la Pute y Muse, et ce, dans le couvent des dames de la visitation. Le lieu pieu portait-il son nom en souvenir jaloux des nombreuses visites que les anciennes habitantes recevaient quotidiennement au pieu ? Dieu seul le sait, en respect duquel les bonnes mœurs et les langues bigotes travestirent peu à peu la rue de la Pute y Muse en Petite Musse, puis petit Muce, peut-être même Petit Pusse, pour échouer en Petit Musc.
Mais de 1776 à 1852, catins et cathos furent chassés pour laisser la place au vaudou et à la magie noire : le n°21 vit s’installer l’institut de reboutage Dulmont Valdaion.
Bref, comme me le souffle Mister de Paris, tant de mysticisme auour de la rue de la Pute Y Muse ne peut que signifier un hommage caché à Marie-Madeleine, putain de métier (et maîtresse de Jésus chut, faut pas le dire). Verra-t-on bientôt des pélerinages dans le 4ème arrondissement de Paris ? A moins que le mystère de Rennes-le-Château ne trouve sa solution rue du Petit Musc !