Il y a certains matins comme ça où le monde nous parle. On a feuilleté les journaux, on a eu les nouvelles.
Un
nouveau World Economic Forum à Davos décortique a posteriori la crise
de la finance mondiale. Tout était prévisible : les "subprimes", la
consommation excessive, l'endettement trop élevé, des analyses des
risques trop lâches et des réglementations trop médiocres conduisaient
forcément à la débâcle, explique-t-on aujourd'hui. Mais, bon,
étrangement, on n'a rien vu venir.
De
l'autre côté, en France, des millions de manifestants préviennent le
président du pouvoir d'achat, lui signalent qu'ils trouvent tout de
même un peu gonflé, après toutes ses promesses et ses slogans, que les
revenus du capital soient plus valorisés que ceux du travail et qu'ils
vivent moins bien, avec moins d'argent et moins de liberté
individuelle. Bon, vous me direz, c'est bizarre qu'ils n'aient rien vu
venir. Tout était prévisible: quand on élit un président libéral de cet
acabit...
Ici
en Suisse, un sondage parle des intentions des citoyens. On va bientôt
voter pour pour savoir si le peuple est d'accord d'étendre la libre
circulation des personnes entre la Suisse et l'Union européenne à la
Bulgarie et à la Roumanie. Les enjeux sont expliqués, les conséquences
annoncées, les spécialistes font le point (ici). Il semble que les suites soient prévisibles.
Et
pourtant, selon l'étude de l'Institut gfs.berne, si la moitié (50%) des
sondés est favorable à la reconduction et à l'extension de l'accord,
43% des Suisses sont prêts à dire non le 8 février et il reste 7%
d'indécis.
Faisons l'hypothèse que les citoyens refusent la libre circulation. Ça peut arriver. On sait en gros ce qui va alors se passer.
Eh bien je fais le pari que dans ce cas, on expliquera bientôt partout qu'on n'a rien vu venir.
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