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Une réponse à l’article d’hier

Publié le 31 janvier 2009 par Sheumas
Une réponse à l’article d’hier
J’ai reçu suite à mon article d’hier une réponse de collègue que je publie ce matin de façon à offrir à celui qui voudrait s’informer davantage l’occasion d’un approfondissement du problème.
 
   « Je trouve votre texte très intéressant et pense que c'est un point de vue partagé par beaucoup de collègues. Le passage "Faut-il réduire l’enseignement de la Littérature et du français à des objectifs si délimités et forcément réducteurs ? En filtrant ainsi les contenus, le professeur ne risque-t-il pas, sous prétexte de mieux évaluer les élèves, de stériliser la matière et de la leur rendre encore plus rébarbative ? Ou alors, peut-être que rompus à l’exercice des claviers et des SMS, trouveront-ils finalement *un plaisir paresseux* à envisager le subtil travail d’écriture, de réflexion et d’élaboration de la pensée à travers la grille réduite d’un nombre défini d’items à valider…" me semble répondre à l'interrogation que cache cette réforme, qui est "peut-on rendre l'enseignement au collège utile pour la vie de tous les jours ?
   "
Vous y répondez bien en disant que ce n'est pas notre rôle, que l'expérimentation, le plaisir, le questionnement des textes forment un esprit libre, pas "cloisonné". Est-ce à 14 ans que l'on doit savoir ce que l'on veut faire de soi ? Est-ce que c'est important à 13 ans de savoir que l'on sait "manipuler les accords dans les groupes nominaux", "poser une question visant à introduire un débat dans un groupe de réflexion"...   
   En même temps, le cloisonnement par matières est tout de même un enfermement du savoir qui a provoqué ce genre de proposition... Je pense qu'il va falloir que nous fassions des propositions du type "proposer des lectures en maths, en histoire, en svt", "developper les iDD", "moduler par projets de classe", etc. pour montrer que nous sommes ouverts à une réforme si elle pose bien le collège comme un lieu de découverte et de formation d'une culture commune, pas la préparation au monde professionnel ou à je ne sais quel quizz.
  
   Quant à la perte de goût... Nous pourrions parler des facteurs déclencheurs pendant des semaines (je me souviens de la lecture perplexe de "pourquoi vos enfants s'ennuient à l'école") et c'est bien avec ce genre de question improductive que l'opinion publique se laisse séduire. 
  
   Je poserai aussi cette question à nos supérieurs hiérarchiques : "si les enseignants sont des intellectuels ayant pour mission de transmettre les clés de nos cultures, pourquoi ne pas leur laisser entière liberté tant dans le contenu que dans la forme ?". Qui mieux que l'enseignant sait à qui il a affaire, comment faire tourner le moteur, et vers quoi mener ce groupe précis d'individus au plaisir d'apprendre ?
  
   Je trouve que nous sommes plus regardés comme un vaste troupeau à mener de l'avant que comme des bergers... Quand aurons-nous de l'autonomie, de la liberté, des choix à faire, le droit d'essayer des choses pour mener notre mission à bien...
  
  Enfin, pendant 10 ans, nous allons cocher des cases... Comme c'est réjouissant !!!! Ce n'était déjà pas drôle comme ça, mais là, ça va devenir très sec...
En tout cas merci pour votre message, j'espère que vous ne me trouvez pas trop bavarde. Plusieurs personnes m'ont déjà demandé de faire suivre les réponses, m'autorisez-vous à faire suivre votre mail ? Très cordialement,

"le Ponton" : (12) Alan...
envoyé par Sheumas1
Du passé resurgit la brisure et le souvenir d'un amour évanoui pour les deux Befana...


par Eric Bertrand publié dans : Pédagogie communauté : Pédagogie
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