
Le film suit une bande de travailleurs immigrés venus du Mexique, qui vivotent à Los Angeles en multipliant les petits boulots au noir. Jusqu'à ce que deux d'entre eux trouvent un job un peu plus lucratif, mais moins recommandable puisqu'ils devront se servir d'un fusil. Impossible d'en dire plus, le script étant si ténu qu'il faut préserver la suite des évènements. Ce qui est sûr, c'est qu'Escalante se positionne bien loin de Haneke, puisqu'il ne se met au service d'aucune réflexion. La seule morale de cette courte histoire, c'est que certaines histoires n'ont pas de morale, comme en témoigne un dénouement abrupt et culotté.
Si Los bastardos n'est pas à mettre entre toutes les mains, c'est uniquement à cause d'une poignée de plans, dans lesquels la violence jaillit sans prévenir. Étonnamment, et à ces quelques images près, c'est même un film pas trop inconfortable, qui ne se présente jamais comme une séance de torture façon Funny games. Seul élément perturbant : dès le générique, bruyant et écarlate, on sait parfaitement que la violence arrivera tôt ou tard, mais on ignore quand. Escalante se sert de ce doute pour faire monter une sorte de suspense assez insoutenable, montrant par la même occasion que la vie de ces bastardos est tôt ou tard vouée à l'échec. C'est la seule conclusion à tirer d'un film presque trop anecdotique mais plein d'idées intéressantes, comme celle de faire des victimes potentielles des personnes plus perturbées que leurs possibles assaillants.
6/10