La presse est dithyrambique à propos du nouveau film d’Albert Serra, Le chant des oiseaux, où le cinéaste espagnol revisite l’histoire des rois mages avec le même style audacieux que Honor de cavalleria. Vous me permettrez de ne pas m’associer à cet enthousiasme généralisé, car j’ai trouvé ce film assez vain et surtout profondément ennuyeux.
Autant prévenir tout de suite mes lecteurs. Il s’agit d’une œuvre contemplative à l’extrême, avec peu de personnages, peu de texte, des décors minimalistes et des plans certes filmés dans un noir et blanc splendide, mais interminablement longs. Comprenons-nous bien, je n’ai rien contre les mises en scène qui prennent leur temps, ni contre un cinéma expérimental qui cherche à sortir des sentiers battus, bien au contraire. Mais là, trop, c’est trop…
Si votre idée du cinéma, c’est un plan fixe de quinze minutes, sans dialogues, où trois petites taches blanches (les personnages) se déplacent lentement sur une montagne noire dans la pénombre, alors ce film est pour vous. Sinon, vous risquez, comme moi, de passer près d’une heure et demie à lutter contre le sommeil… 
Oui, j’avoue que j’ai fini par piquer du nez pendant la projection de ce film, et le fait que je l’aie vu en fin de festival n’explique pas tout. J’ai bien résisté à 24 city, aux Trois singes, à Delta, à La femme sans tête, malgré leur lenteur, donc le problème n’est pas là… En fait, le sujet ne m’a pas enthousiasmé (les rois mages, bof…), l’humour décalé du film l’était sans doute trop pour moi, le rythme, donc, était bien trop lent, et je n’ai pas vraiment compris le propos de la fable et les intentions du cinéaste. Restent l’originalité et la radicalité du point de vue artistique, et l’esthétique, très travaillée… Mais cela suffit-il pour faire un bon film ? A vous de juger, si toutefois vous décidez d’en faire l’expérience…
Note :
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble