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Article : Les échecs Tamerlan

Publié le 20 février 2004 par Julien Peltier

Les échecs Tamerlan
Mille et une parties

Les échecs Tamerlan dérivent du Shatranj, lui-même une variante du Chaturanga*, qui est à l’origine de tous les jeux d’échecs. De ce fait, le jeu est également appelé « Shatranj Kamil » ou « Shatranj Al Kabir ». Il fut créé sous le règne de Timur Lenk, plus connu par nos contrées sous le nom de Tamerlan, le grand souverain turco-mongol qui se lança au XIV° dans une vaste entreprise conquérante en Asie centrale. Certaines sources affirment que Timur lui-même serait l’inventeur de ces échecs éponymes.


Originaires de Perse, les échecs Tamerlan opposent deux joueurs, et se caractérisent, outre des règles complexes, par un plus grand nombre de pièces que n’en comporte leur déclinaison occidentale. En voici la liste, présentant en outre leurs noms en langue persane ainsi que leurs modes de déplacements respectifs :
• Le roi Shah : Il se déplace de la même façon qu’aux échecs. Une fois par partie, lorsque le roi est en échec, il peut permuter sa place avec n’importe quelle autre pièce. Si un joueur dispos de plusieurs rois, il peut les mettre en échec volontairement ou se faire capturer son roi principal comme une autre pièce.
• Le général Ferz : Il évolue d’une case en diagonale.
• Le vizir Wazir : Il bouge d’une case dans n’importe quelle direction, sauf en diagonale.
• La girafe Zarafah : Elle se déplace d’une case en diagonale, puis d’au moins trois cases dans la même direction.
• Le piquier Taliah : Comme le fou aux échecs mais de deux cases au moins.
• Le cavalier Asp/faras : Identique aux échecs « traditionnelles ».
• La tour Rukh : Identique aux échecs « traditionnelles ».
• L’éléphant Pil/Phil : Il évolue d’exactement deux cases en diagonale, mais aucune pièce ne doit obstruer le passage.
• Le chameau Jamal : Il bouge d’une case en diagonale, puis deux cases dans la même direction, aucune pièce ne doit entraver sa route.
• La machine de guerre Zarafah : Elle bouge de deux cases dans la même direction, sauf en diagonale, et à l’instar de l’éléphant et du chameau, aucune pièce ne doit obstruer le passage.
• Les pions Piyade : Ils se déplacent comme aux échecs, mais ne font pas deux cases au départ.

Article : Les échecs Tamerlan

© filer.case.edu/org
La promotion d’un pion dépend de la colonne dans laquelle il était au départ. De gauche à droite, cela donne : PION > MACHINE DE GUERRE > CHAMEAU > ELEPHANT > GENERAL > ROI > VIZIR > GIRAFE > PIQUIER > CAVALIER > TOUR. Le pion du roi se transforme en prince (Shahzada) qui évolue de manière identique au roi, et qui doit être impérativement capturé ou être mis mat par l’adversaire pour gagner.
Un pion issu du pion devient invincible quand il atteint la dernière colonne. Il peut ensuite bouger sur une case pour capturer un pion. Ce dernier est alors paralysé, et privé du droit de menacer un groupe de deux pions quelconques. Uniquement le deuxième cas, s’il y a un pion sur la case correspondante ami ou ennemi, il est retiré du jeu. Quand le pion parvient pour la seconde fois dans la zone de promotion, il recommence dans la case initiale du pion du roi si celle-ci est vide. Si le pion arrive dans la zone de promotion une troisième fois, il devient un roi secondaire (Shah Masnu) que l’adversaire devra également mater ou capturer.
Enfin, les « citadelles » sont deux cases isolées. Si un roi atteint la citadelle adverse, la partie est nulle. Aucune autre pièce ne peut occuper une citadelle ennemie. Seul un roi secondaire peut occuper la citadelle amie.
Rubedo

Article : Les échecs Tamerlan

© www.chessvariants.com
* Lire l'article consacré à ce jeu
Sources et approfondissements (en anglais) sur
www.chessvariants.com
Wikipedia
filer.case.edu/org

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Article mis en ligne le 04/02/2009



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