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Ne mâchons pas nos maux...consommons autrement pour vivre mieux

Publié le 04 février 2009 par Toinard

Journaliste à Marianne, ancienne collaboratrice de Jean-Pierre Coffe sur France-Inter, Isabelle Saporta dresse un état des lieux édifiant de la façon dont nous mangeons et les mille et une astuces mises en place par l'industrie agro-alimentaire pour nous convaincre d'accepter de devenir...gros !

L'ouvrage, parfaitement documenté, est divisé en six parties. La première dresse un état des lieux effrayant de la malbouffe avant de présenter le rôle prescripteur de la publicité, de montrer la face cachée des aliments, de nous démontrer la façon dont l'Europe sacrifie la gastronomie, de nous prouver que nous sommes aussi responsables de la mort des artisans des métiers de bouche (les grandes surfaces aussi !) pour terminer par quelques solutions de bon sens pour améliorer les choses au quotidien.

Extraits :

 "...les rues, autrefois commerçantes, se meurent peu à peu, sacrifiées sur l'autel de la spéculation immobilière. Et les premiers à déposer les armes sont les artisans de bouche... Ainsi à Paris, en 25 ans, nous sommes passés de 1200 charcutiers adhérents de la Confédération Française de la Boucherie-Charcuterie Traiteur à 250 aujourd'hui... Suivant ces données, la capitale ne dénombrerait plus que 130 charcutiers alors qu'elle en comptait 273 en 1999.

" La pisciculture pose un problème crucial : celui de la nourriture des poissons d'élevage par des poissons sauvages répondant au doux nom de poissons fourrages. Il faut 3 à 6 kilos de poissons sauvages pour faire 1 kilo de poisson d'élévage...on vide les océans pour répondre à la demande."

"La lente agonie des poissonniers...la densité des poissonniers est dix fois plus faible que celle des bouchers. Dans près de 50 départements, elle est même inférieure à deux points de vente pour 100 000 habitants...la grande distribution a fait du poisson son produit d'appel et les conséquences pour le petit commerce ont été d'une violence extrême : le nombre de boutiques a chuté de 5 000 en 1990 à 2 500 en 2006. Le succès des grandes surfaces s'explique aisément : elles proposent du poisson pour 15 à 20% moins cher qu'en poissonnerie mais la question est de savoir quel poisson. Aux rayons marée des grandes surfaces, on ne vend pas - ou presque - de poissons français. Bars d'élevages turcs, turbots espagnols, pangas vietnamiens. L'offre de grande surface joue la carte des élevages bas de gamme et du poisson de chalut qui a déjà plus de quinze jours de vie quand il arrive sur l'étal".

"La généralisation du croissant surgelé...notre cher croissant n'a pas su résister aux sirènes des industriels qui ont su convertir nombre d'artisans aux vertus du surgelé...des hôtels étoilés en passant par les troquets de gare, les grandes chaînes de croissanteries et les boulangeries de quartier, tous les petits pains sont désormais faits sur le même moule, croissants à dos droit, pains au chocolat carrés fourrés d'une double chocolatine. Des produits qui en outre présentent la caractéristique d'être "gonflés" puisque les industriels les travaillent pour que leur faible masse ait un développement maximal".

"Dans notre société, la nourriture doit, elle aussi, se plier à la tyrannie des sigles. Elle est devenue un objet de désir prétendument capable de vous transformer en sujet de désir. Pour 81% des Français, un produit de bonne qualité est un aliment bien emballé, ayant une apparence flatteuse. D'ailleurs, l'alimentation n'a jamais été si aguichante et dans le même temps, si fade qu'aujourd'hui".

"En outre, si le mot allégé est encadré par la loi, ce n'est pas le cas des termes de marketing comme fitness, minceur, forme. C'est ainsi que certains biscuits "fitness" fabriqués par une marque hexagonale bien connue sont, contre toute attente, plus gras et plus sucrés que les petits gâteaux nantais ayant bercé notre enfance".

"Cessons de jeter l'opprobre sur les boutiques prétendument plus chères que les grandes surfaces. Et décortiquons les étiquettes pour enfin comprendre qu'acheter ses produits chez de véritables amoureux de la bouffe est le plus sûr moyen de réaliser des économies et de préserver sa santé".

"Les carottes râpées par l'industrie coûtent six fois plus cher que celles préparées de vos blanches mains...un plat élaboré à base de filets mignons surgelés, trop souvent salé et gras, est trois fois plus coûteux que celui que vous auriez préparé vous-même...les alicaments et les allégés coûtent 30% de plus que les produits courants.

A lire impérativement pour se poser les bonnes questions.

21 € aux éditions Robert Laffont.


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