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Économie de récession et haute couture

Publié le 29 janvier 2009 par Clal

Économie de récession ou pas, les saisons se succèdent, y compris les saisons de haute couture.

Evidemment le travail sur la saison haute couture 2009 avait commencé avant que la débâcle de l'économie ne commence, avant que Madoff ne devienne aux Etats-Unis le plus grand escroc de l’histoire de la finance, avant que Bear Sterns ne soit acquis par JP Morgan avec le soutien de la FED, avant que Lehman Brothers ne soit mené à la faillite, avant que Fannie Mae and Freddie Mac ne soient « nationalisés », avant que la crise ne s’étende et que GM, Chrysler et Ford aillent quémander des milliards au Congrès, avant que Noël ne soit la pire saison commerciale de longue date aux US menant a la faillite entre autres de Mervyns, Circuit City, etc., etc. Avant aussi qu’Obama ne soit élu Président. Cela dit les préparations de la saison de haute couture printemps 2009 ont sans doute commencé à peu près en même temps que la Société Générale absorbait 5 milliards de pertes grâce a M. Kerviel (pas de souci pour la SG cependant, leur profit pour 2008 s’affichent quand même a 2 milliards d’euros…)

Donc comme un métronome infaillible, la saison de haute couture printemps 2009 a démarré cette semaine à Paris, et les mannequins ont défilé sur les podiums. Il parait que les défilés n’étaient pas complètement exemptes de la crise économique , car les podiums étaient moins luxueux que ces dernières années, mettant ainsi fin à la surenchère d’extravagance.

Défilé de mode alors que tout le monde se sert la ceinture ? (même les plus riches, très investis en bourse ou en immobilier ressentent la peine – quoique très supportable).

Image crédit Amazon.fr

Insoutenable legerete

Cela m’évoque l’« insoutenable légèreté de l’être ». Ce n’est bien sur pas ce que M. Kundera décrivait dans son livre que j’avais tant aime, mais c’est ce que l’expression m’évoque personnellement : une légèreté qui ne cède jamais, malgré toute la gravité, gravité terrestre, gravité du moment.

Ou faudrait-il songer a l’expression « danser sur un volcan », comme les musiciens jouant sur le Titanic en train de sombrer ?


Image crédit The Times
Titanic

Bien sur le contraste des fastes de la haute couture et de la crise économique est frappant, bien sûr il peut même être choquant. Je dirais choquant à première vue cependant.

Les musiciens sur le Titanic comme les grands couturiers tous deux jouent leur rôle dans ces moments troublés. Ils continuent de nous faire rêver et d’insuffler de la beauté et de la couleur dans des temps difficiles. Ils maintiennent ce rythme inéluctable comme un métronome ; comme un cœur qui bat et affirme que la vie continue, qu’il y aura du soleil après les nuages.

Voilà pour mes envolées lyriques du jour. En attendant je dois avouer avoir trouvé la collection Dior somptueuse, plus classique et plus à ma portée que d’autres abstractions extravagantes vues les années précédentes. Au passage j’ai trouvé un site internet qui permet vraiment de profiter des défilés de mode :www.style.com en offrant pour tous les défilés possibles et imaginables des slideshow plein écran et élégants de tous les modèles présentés. Jusque là j’avais toujours été frustrée par les revues rédigées dans le Monde ou ailleurs où le texte sophistiqué génère l’envie de voir, mais n’est accompagné que d’une ou deux minuscules vignettes.

Photos crédit style.com

Dior


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