Une info absolument fascinante pour commencer : Lisa Azuelos est la fille de Marie Laforêt. Oui, la grande chanteuse, l'interprète de Marie douceur, Marie colère, reprise du Paint it black des Stones. Bref, tout cela n'a peut-être rien à voir avec Lol, mais c'est toujours agréable de donner à entendre un peu de bonne musique. De la bonne musique, d'ailleurs, Lol en regorge, de Supergrass aux Stones (pour You can't always get what you want, cette fois). Soit uniquement des morceaux qui datent, pas du tout en phase avec ce qu'écoutent la plupart des djeunz d'aujourd'hui. Un déphasage totalement représentatif de la représentation de la jeunesse selon Azuelos, qui pense avoir tout compris aux ados parce qu'elle a observé une demi-douzaine de petits bourges qui ressemblent tous aux membres des BB Brunes ou aux héroïnes des pubs pour les cahiers Oxford.
Sociologiquement parlant, Lol est donc absolument nul. Mais demandait-on à La boum d'être un parfaite radiographie de la jeunesse française ? Non. Sauf que côté comédie, le film ne fonctionne à aucun moment, ne renouant jamais avec l'humour plutôt bien senti de Comme t'y es belle !, précédent film de la réalisatrice, qui bénéficiait surtout de personnages très attachants. Là, rien ne fonctionne, hormis la prestation de la mimi Christa Theret, déjà excellente dans Et toi, t'es sur qui ?. Un film qui, s'il nourissait d'autres ambitions, avait en tout cas le mérite d'être juste, touchant et parfois drôle. Ce n'est pas le cas de Lol, qui ressemble à un défilé de têtes-à-claques. Si tous les ados sont aussi cons et prétentieux, mieux vaut peut-être se faire stériliser pour accélérer l'extinction de la race humaine. Surtout si les adultes sont aussi insipides aux aussi...
À déconseiller aux plus de 17 ans (alors qu'Azuelos présente ça comme un divertissement pour les 7 à 77 ans), Lol n'est en fait qu'une succession de petites histoires sentimentales sans intérêt, un condensé de ce qu'il y a de moins passionnant dans À nous les petites anglaises et La boum 2, avec une vision de la jeunesse des plus réactionnaires tant au niveau du langage que sur le plan du comportement. Quant à la seule vraie idée du film, le parallèle entre la vie amoureuse de Lola et de sa mère, elle est alourdie par le choix de Sophie Marceau. D'abord parce que sa prestation n'est pas franchement brillante, ensuite parce le film semble insister un peu plus à chaque plan sur le fait que, waouh, c'est la Vic de La boum qui joue la mère, z'avez vu le clin d'oeil, waouh. Heureusement que côté histoires d'adultes messieurs Alexandre Astier et Laurent Bateau viennent confirmer pour la énième fois qu'ils sont capables de tout jouer. Absolument tout. Même les gros machins qui se veulent générationnels mais qui ne sont en fait que des pompes à fric même pas viables.
2/10
(autre critique sur Tadah ! Blog)