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"La Marie en plastique", de Prudhomme et Rabaté

Par Virginie
Première partie
Voilà un album qui mérite son coup d’œil, malgré un dessin un peu fruste, aux couleurs fades et au trait qui n’attirerait pas d’emblée le regard. Il y a dans cette BD une ambiance de vieux téléfilm français et c’est cela qui lui donne tout son charme.

Emilie est adepte des voyages en car avec ses copines et revient tout droit d’un pèlerinage à Lourdes, la foi toujours dans ses bagages. Foi dont se moque allègrement Edouard, son mari, qui lui préfère sa cabane de jardin et ses idéaux communistes. De crêpage de chignons en disputes salées, il ne manque plus que les assiettes à s’envoyer à la tête, les insultes, elles, ne faiblissent jamais.

Sauf que ces beaux verbiages colériques épuisent leur fille qui les héberge tout en tenant le rôle (pas toujours apprécié à sa juste valeur par son mari et ses deux enfants) de femme au foyer.

Et lorsqu’Emilie, alliant le chantage à la provocation, dispose une « splendide » Vierge en plastique sur la télé du salon, la réponse toute léniniste d’Edouard rend l’atmosphère des plus insupportables… Mais que faire, si ce n’est un miracle ?

Du piquant, de l’essentiel, du vrai un peu trop vrai, « La Marie en plastique » offre une vision détonante d’une famille de province et surtout des contradictions d’un couple qui a désappris à vivre ensemble, plombant l’atmosphère à trop se regarder. Ca se sent inspiré et juste, à peine caricatural.

Très très plaisant !

Seconde partieAmbiance de communion et de petit jaune, brouilles familiales et lâchetés masculines, petites recettes de cuisine et bouderies du troisième âge : voilà pour l’atmosphère du début de ce tome deux.

Alors qu’Emilie croit dur comme fer au miracle depuis que sa Marie en plastique a déversé ses larmes de sang sur l’écran de la télévision, Edouard, son mari, s’isole de plus en plus des activités sociales et religieuses de la famille. Sang analysé, Vatican convoqué, il devient difficile de cacher l’événement, et, bientôt, la maison familiale est transformée en lieu saint, au dépit de tous, sauf d’Emilie qui s’en rengorge à tour de bras.

Et puis voilà qu’Edouard se trouve hospitalisé pour avoir chuté sur le range couverts (quelle idée !)… Cela amorcera-t-il un début de réconciliation dans ce vieux couple pétri d’habitudes de discorde ?

Même charme, mêmes sourires dans ce tome deux qui ne perd en rien son côté « vrai monde » et authentique. Un brin pittoresque, mais pas forcément exagéré, cet album reste fidèle à son climat de photo jaunie, qu’on regarde avec tendresse et nostalgie. Le dessin, qui au début m’avait un peu décontenancée, ne fait que renforcer cette sensation, ce qui est à noter et apprécier.

De situations cocasses en réparties allègrement piquantes et amusantes, on ne se lasse pas une seconde.



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