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170 km pour accoucher ?

Publié le 11 février 2009 par Naissancenaturelle
170 km pour accoucher ?Pertuis. C'est maintenant vers la maternité de Pertuis, dans le Vaucluse, que nous tournons notre énergie et nos espoirs. Ce n'est pas vraiment la porte à côté. Depuis nos montagnes haut-alpines, il faut compter 170 km. Mais face au manque d'enthousiasme de l'équipe de la maternité de Briançon, nous n'avons d'autres choix que d'aller voir plus loin, beaucoup plus loin.

Cet éloignement n'est pas sans conséquence. Nous n'avons pas encore pris contact avec l'établissement, mais Gabrielle s'inquiète déjà de la longueur du trajet. Il nous aurait fallu 45 minutes pour rallier Briançon, il nous faudrait deux heures pour rejoindre Pertuis. Des premières contractions jusqu'à la naissance, un accouchement peut aller vite, très vite parfois. Et si... Je n'exclus pas cette éventualité, moi non plus. L'inconnue est bien là, mais une naissance n'est-elle pas intrinsèquement une équation à inconnues multiples ? Nous ne pouvons qu'essayer d'en prévoir un certain nombre sans exclure la possibilité que de nouvelles se présentent le jour J.

La distance ne nous empêchera pas, cependant, de contacter la maternité de Pertuis. D'abord parce que nous n'avons guère le choix maintenant que nous avons la certitude que l'équipe briançonnaise ne nous permettra pas de mener notre odyssée à son terme dans les conditions que nous souhaitons. Ensuite parce que les différents sons de cloche qui nous arrivent sur cette maternité nous poussent à croire que nos demandes pourraient y être considérées avec bienveillance. Oh bien sûr, tout ce que nous avons pu entendre n'est pas rose; les avis sont par exemple unanimes sur la vétusté des chambres et le confort relativement spartiate qu'elles offrent. En revanche, plusieurs témoignages de femmes qui ont accouché dans cette maternité mettent l'accent sur l'écoute des soignants, la prise en compte des demandes parentales et l'ambiance presque "familiale" qui règne au sein de la maternité. Quelques échos viennent toutefois assombrir ce portrait idyllique; certaines femmes y auraient été très mal reçues, notamment lors de contacts téléphoniques. Tout cela ne nous mène qu'à une seule conclusion : tout est une affaire de personnes. Le déroulement d'un accouchement, dans cette maternité comme dans toutes les autres, est avant tout conditionné par l'attitude des êtres humains qui y œuvrent. Et comme il y a des cons partout...

Il nous faut donc "tomber" sur les bonnes personnes. Mais plutôt que tomber dessus, nous préférerions les trouver. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous tentons d'en savoir un peu plus, de collecter des informations sur l'équipe. Gabrielle est partagée : elle souhaite comme moi se renseigner sur la meilleure voie à suivre pour initier le contact avec cet établissement, mais elle craint que la multiplication des avis sur tel ou tel membre de l'équipe médico-soignante influence notre jugement et notre attitude lorsque nous serons amenés à rencontrer ces mêmes personnes. De mon côté, je pense pouvoir faire la part des choses et me rendre à ces rendez-vous avec l'esprit suffisamment ouvert pour me forger ma propre opinion. Mais je comprends sa position. À nous de trouver le juste milieu, de recueillir les informations que nous jugeons nécessaires pour frapper aux bonnes portes sans aller jusqu'à nous focaliser sur les qualités et les défauts, réels ou supposés, de nos interlocuteurs potentiels.

C'est dans cette optique que Gabrielle a pris contact hier avec Élizabeth. C'est grâce au forum Césarine que nous avons fait la connaissance de cette maman qui, en mars 2007, a accouché par voie basse d'un petit Ulysse. L'amour de ce prénom homérique n'est pas le seul point commun entre Gabrielle et Élizabeth; toutes deux ont déjà connu l'épreuve de la césarienne, deux fois pour la première, une pour la seconde. Et c'est bien pour cela que son témoignage est précieux. Son accouchement à Pertuis était un AVAC (accouchement voie basse après césarienne), ce qui nous offre déjà un éclairage sur la politique de cette maternité en la matière. Comme elle l'écrit elle-même, Élizabeth a eu l'impression d'accoucher "presque comme à la maison" : « L'équipe soignante ne m'a jamais fait ressentir que je n'étais qu'un utérus cicatriciel. Ils m'ont écouté, respecté, je leur ai fait confiance, et ça a marché. »

Écrit comme cela, ça paraît simple, presque évident. Et c'est justement cette simplicité et cette connivence que nous recherchons dans nos rapports avec les soignants. Nous souhaitons faire équipe avec eux, pour que tous ensemble, chacun à notre façon, nous accompagnions notre enfant dans sa naissance. Évidemment, un AVAC n'est pas un AVA2C. Et nous savons très bien que ce n'est pas parce qu'une maternité accepte régulièrement des femmes qui souhaitent tenter un accouchement voie basse après une césarienne qu'elle pratique la même politique pour celles qui en ont subi deux. Mais l'espoir est permis.

Prochaine étape, contacter Sabine. Nous ne la connaissons pas encore, mais son prénom m'a été donné il y a plusieurs mois déjà par Charlotte, une des co-présidentes de l'association "Doulas de France". Nous envisagions alors avoir recours à l'accompagnement d'une doula, mais la distance nous séparant des plus proches nous avait finalement dissuadé de le faire. Mais son nom est resté dans ma tête, autant pour les compliments que Charlotte m'avait fait à son sujet que pour sa situation géographique. Installée dans le Vaucluse, elle connaît semble-t-il très bien la maternité de Pertuis pour y guider régulièrement des femmes dans leur accouchement. Alors même si ce n'est pas pour nous accompagner en tant que doula, j'espère qu'elle acceptera de nous faire profiter de son expérience et de nous aiguiller vers les interlocuteurs les plus réceptifs à notre demande.

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