Eden à L'ouest

Réalisé par Costa-Gavras
Avec Riccardo Scamarcio, Eric Caravaca, Ulrich Tukur
Film français, grec.
Genre : Drame/comédie dramatique
Durée : 1h 50min.
Année de production : 2008
Titre original : Eden is West
Distribué par Pathé Distribution

Synopsis:
Comme dans l'Odyssée, c'est en mer Egée que l'aventure d'Elias, notre héros sans légende, commence.

Sur la même mer, sous le même soleil et le même ciel qu'à l'aube de la civilisation.

Après bien des péripéties, dont une escale au paradis et un bref séjour en enfer, son épopée finit magiquement à Paris. Paris, que chaque errant voit briller au plus profond de ses rêves dans son sommeil incertain.

"Eden à l'Ouest tente de faire écho au parcours, à l'errance, à l'histoire de ceux - hier ce fut nous-mêmes ou nos pères et mères - qui traversent la terre, bravent les océans et les uniformes à la recherche d'un toit.

L'histoire d'Elias n'est pas celle d'Ulysse, ni celle de Jean-Claude, ni la mienne. Mais je me reconnais dans Elias, cet étranger qui ne m'est pas étranger..." Costa Gavras


Mon avis:
Ce film écrit à deux mains avec JC Grumberg est, je pense, le plus personnel des films de Costa Gavras.
Un vrai grand beau film.. pas seulement un film militant mais une vraie fresque humaine pleine de sensibilité, émouvant, parfois drôle, poignant...

Les images fortes des répliques et un rythme très énergique nous entrainent dans" l'odyssée" moderne d'Hélias..immigré clandestin.

Il y a quantités de choses.. les petitesses de l'individu.. l'égoïsme de chacun, l'individualisme de notre société.. et aussi ( toujours plus de flics qui restreignent nos libertés d'aller et venir).
Cette aventure sociale est intense .
L'observation est minutieuse et l'humour picaresque des auteurs nous donnent envie d'aller encore plus loin.
Une réflexion lucide sur la peur de l'étranger qui ne nous est pas étranger (mais "Eden à l'ouest' n'est pas que cela)

Le clandestin, l'autre est chacun de nous: on est toujours l'étranger de quelqu'un.
Notre pays est composé de ce brassage permanent de population et c'est une richesse infinie
Petite morale en clin d'oeil en référence au personnage incarné par Riccardo Scarmaccio: finalement pour s'en sortir quand on est émigrant clandestin .. vaut mieux être beau gosse.. c'est plus facile.

Cette frontière entre monde riche et monde pauvre est devenue indécente, odieuse.. digne d'une société qui au lieu d'évoluer se "primitivise" se "barbarise" de plus en plus.

Pour conclure je reprendrais à mon compte la conclusion de David Fontaine dans sa critique sur le canard enchainé qui termine sa note en disant: (...)Un beau film militant en douceur que Besson et Sarkozy devraient se faire projeter d'urgence(...)
Je n'aurais pas fait mieux je crois.
Je suis sorti en me disant .. déjà...
Le temps passe très vite pourtant Eden à l'ouest dure 1h50..
A voir sans aucun doute.....
Vidéos:

  Comme Au Cinema

Biographies:
Costa-Gavras



Réalisateur, Acteur, Producteur, Scénariste, 1er assistant réalisateur, 2ème assistant réalisateur, Réalisateur de 2nd équipe français
Né Konstantinos Gavras, le 12 Février 1933 à Loutra-Iraias (Grèce)
Actuellement au cinéma dans : Eden à l'Ouest, La Baie des anges, La Main droite du diable
Issu d'une famille modeste, une mère grecque et un père russe qui s'est illustré dans la Résistance, Costa-Gavras quitte sa Grèce natale après le lycée pour s'installer à Paris -il obtiendra la nationalité française en 1968. Etudiant en lettres à la Sorbonne, ce spectateur assidu de la Cinémathèque intègre l'IDHEC en 1956. Il découvre les plateaux de cinéma par la voie de l'assistanat, d'abord auprès de Giono (Crésus en 1960), puis Verneuil, Demy et René Clément. C'est sur le tournage du Jour et l'Heure) qu'il fait la connaissance du couple Simone Signoret-Yves Montand, avec qui se nouera une longue complicité intellectuelle et artistique. Il engage les deux comédiens sur son premier long métrage, Compartiment tueurs, un polar qui récolte un franc succès en 1965.

Le goût de Costa-Gavras pour les faits politiques et historiques apparaît dès son deuxième opus, Un homme de trop, consacré à la Résistance, une période qu'il explorera de nouveau dans Section spéciale en 1975. Mais c'est avec son troisième film, Z en 1969, qu'il se forge une réputation de grand cinéaste engagé. Dénonciation de la Dictature des Colonels en Grèce -même si le pays n'est pas nommé-, le film obtient 2 prix à Cannes (dont l'un pour la composition de juge opiniâtre de Jean-Louis Trintignant) et 2 Oscars. Dans la même veine, L' Aveu (1971), qui revient sur les procès staliniens, offre à Montand, traqué et torturé, un de ses rôles les plus marquants. Derniet volet de sa trilogie politique, Etat de siège (Prix Louis Delluc 1972) évoque les agissements de la CIA en Amérique latine.

S'il tente des incursions dans le cinéma sentimental (Clair de femme avec Romy Schneider, d'après Romain Gary) ou la comédie (Conseil de famille), c'est sur le terrain du film politique que Costa-Gavras se montre le plus convaincant. N'hésitant pas aborder des sujets d'actualité brûlants, souvent à travers le récit de destins individuels, il s'intéresse au coup d'état du Général Pinochet dans Missing avec Jack Lemmon (Palme d'Or à Cannes en 1982), au conflit du Proche-Orient (Hanna K), au Ku-Klux-Klan (La Main droite du diable (1987), ou à la traque des criminels de guerre (Music Box avec Jessica Lange en 1993).

Nommé Président de la Cinémathèque en 1980 (un poste qu'il occupera une seconde fois à partir de 2007), Costa-Gavras est également producteur (Le Thé au harem d'Archimède, Mon colonel). Attaché à l'hexagone (où il tourne en 1992 La Petite Apocalypse), Costa-Gavras s'entoure d'une équipe française même lors de ses fréquents tournages aux Etats-Unis. Après avoir critiqué la chasse au scoop dans Mad City avec Dustin Hoffman en 1996, le réalisateur signe en 2001 le très controversé Amen. (César du Meilleur scénario en 2003), dans lequel il dénonce le silence du Vatican sur l'extermination des juifs. Infatigable défenseur des droits de l'homme et pourfendeur des injustices, il choisit la forme du thriller pour s'en prendre à l'horreur économique (Le Couperet, 2005) et ose une Odyssée des temps modernes pour évoquer le sort des exilés (Eden à l'Ouest, 2009)
Riccardo Scamarcio:

Acteur
(Italie)
Né(e) le 13 Novembre 1979
Né à Andria, près de Bari,, Riccardo Scamarcio est arrivé à Rome à la fin des années 90. Après quelques cours à la Scuola Nazionale di Cinema, il débute à la télévision avec la fiction « Ama il tuo nemico ».

En 2003, le succès du film « Tre metri sopra il cielo » en fait la coqueluche des adolescentes.

Il est l'un des espoirs les plus prometteurs du cinéma italien.
Actuellement au Cinéma dans : Eden à L'Ouest