[critique] Les débuts de Tara (United States of Tara)

Rating: 4 out of 5 stars

Bon, mes non-lecteurs, mes loulous, mes choux. Je n’ai même pas encore pris le temps de vous dire ce que je pensais de United States of Tara. Pas besoin de vous faire un brushing du cervelet, vous voyez très bien qui est derrière et devant le projet. Mais hein! Qu’est ce qu’elle en a pensé, AnaGBMF?

Sans surprise…
Non mais attendez avant de me jeter des cailloux (choux, poux, bijoux… hum)! Sans surprise, les premiers épisodes sont délicieusement réussis. Non mais attendez, oui! Showtime (chaîne en puissance pleine d’avenir), Steven Spielberg, Toni Collette et Diablo Cody. Plus un petit brin de casting que je sur-aime, je vous passe les noms floutés, histoire de pas trop se la péter.

Pour des épisodes de moins d’une demi-heure, il s’en passe, des choses.
A vrai dire, je ne m’imaginais pas un scénario aussi complexe, et c’est franchement chouette. Tara a des personnalités multiples et une famille plus que compréhensive dans une banlieue américaine très-trop déjà-vu (accent english inside) et c’est the point, ‘voyez. Un sujet qui pourrait être dramatique traité avec cynisme, un humour en demi-teinte, histoire de ne pas en faire trop quand même. On oscille entre une observation impuissante de Tara en hôtesse résignée et une étude de l’impact que ça peut avoir sur son entourage, loin d’être mis à l’écart des intrigues dans une puissance scénaristique digne de ce nom. Sans oublier que les personnalités invitées en Tara (Alice, T., Buck…) qui ne sont pas en reste : et c’est tout à l’honneur de la série, pas de cheveu sur la soupe, dans la soupe, de… Ah, vous voyez! Entre tout ce petit monde, ça risque d’être explosif.

On découvre les alter-egos (qui n’en sont finalement pas du tout, mais vous suivez), on découvre la résignation et la peine de la famille (à la fois lambda et extraordinaire) et puis, au final, on découvre Tara. Aussi. D’ailleurs, je dois applaudir, ici, devant vous, mes chers non-lecteurs, cette scène de quelques secondes dans le pilote où Tara doit décorer la chambre d’un bébé pas encore né, fils d’une riche follasse entre Néron et Narcisse, baroque et kitschissime : on se croirait, l’espace de 12 secondes, dans l’univers de Wes Anderson! Chapeau bas!
Pour l’instant, plus les épisodes avancent, plus on se dit qu’il y a quand même du potentiel terrain glissant dans cette série. Ouiiiiiii! Surtout avec les épisodes 3 et 4, et notamment toute la psyché de Max [le père de famille] frustré et retenu.

Des acteurs qui irradient, Toni Collette la première, évidemment. Des rôles à sa hauteur, l’actrice enchaîne les exercices de style avec brio. Pour continuer dans la critique de bas étage sur le jeu des acteurs, on dédiera une mention spécial au jeune Keir Gilchrist (Marshall, fils de Tara) qui dégaîne très bien les phrases assassines tout en retenu [pas vraiment débutant, c'est tout de même son premier grand rôle... Il avait prêté sa voix lors d'un épisode de Family Guy]. Et puis Marshall a un poster de The Cabinet of Dr. Caligary dans sa chambre : classe. Enfin, pour les accros aux liens bidons comme moi, on notera l’apparition de Tony Hale en tant que professeur d’anglais peu ouvert d’esprit de Marshall. Qui ça quoi ça? Mais siiii! LE Emmett Milbarge de Chuck, qui remplace Harry Tang. Hein. Bon. Bref. Ah. Oh.

Puisque l’origine des troubles de Tara commence à être mise sur le tapis, on attend la suite!

Bref, un début de saison très réussi. Ecriture : okay. Casting : okay. Réalisation : okay [on remarque l'inspiration du cinéma indie US]. Seul bémol : la chanson du générique [juste un drôle de choix]. Mais c’est pas très grave.

United States of Tara