Magazine Cinéma

"Vendredi 13"

Par Loulouti


Je dois dire en préambule que je considère Jason Voorhees comme l’un des personnages phares du cinéma américain, une icône incontournable qui me manque dès qu’elle est absente trop longtemps des écrans. Vous pouvez dire que je suis timbré mais le tueur au masque de hockey est une sorte d’exutoire, un défouloir qui permet de nous lâcher, de prendre du recul avec le monde qui nous entoure.

Je dois dire que l’idée de voir "Vendredi 13" faire l’objet d’un remake m’a laissé une impression mitigée à l’origine. L’exercice du remake est hasardeux et périlleux à plus d’un titre et souvent la montagne accouche d’une souris.

Mais dés que j’ai su que c’était Marcus Nispel qui s’y collait, la côte de ce futur opus a fait un bond vers les cieux tellement j’ai apprécié sa vision de "Massacre à la tronçonneuse".

Et je dois dire qu’en temps que fan de la saga, je me suis refais les 11 précédents films en l’espace de trois semaines au mois de décembre 2008, j’ai pris un pied énormeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee.

Je suis heureux comme ce n’est pas permis. "Vendredi 13" estampillé 2009 est une réussite totale.

Fini les voyages à New York ou dans l’avenir (et dans l’espace), fini les duels homériques avec Freddy Kruger, Jason est de retour chez lui à Crystal Lake, sur son territoire, pour remettre dans le droit chemin la jeunesse débauchée à grands coups de machette et autres instruments.

En définitive il s’avère que le présent long métrage n’est pas un remake du premier film mais une synthèse des trois premiers volets.

Le film s’ouvre par une brillante trouvaille. En moins de trois minutes Marcus Nispel évacue le premier opus de la saga. A l’identique nous faisons la connaissance de la mère de Jason qui s’en prend à une monitrice des camps de Crystal Lake coupable, comme ses collègues, d’avoir laissé se noyer le petit Jason. Nous entrons de plein pied dans le vif du sujet de manière rapide et brutale. Le décor est planté. Cet avant goût est savoureux, le plat de résistance est copieux.

Très rapidement NOTRE Jason, celui de nos souvenirs les plus anciens, prend possession de l’écran et ne quitte plus la place qui lui revient de droit. L’être est toujours une bête de combat, une machine à tuer, un géant sculptural qui occit. à tour de bras et d’armes tranchantes. Le tueur du vendredi est immense, impressionnant, déterminé, froid, sans pitié. Il chasse dans une réserve où les humains sont des proies. La question qui nous taraude l’esprit à chaque fois, mais nous avons très rapidement la réponse, est qu’elle sera la prochaine victime.

Jason transperce, découpe, arrache des membres, étrangle dans un déchaînement de chair et de sang. L’espoir pour ses victimes est mince. Je ne voudrais pas trop vous en dire sur le déroulement des événements mais le long métrage laisse quand même quelques surprises. Notamment dans la dernière demi-heure originale et surprenante.

La plus grande réussite de ce film est d’être en adéquation avec l’attente des fans. Je n’aurai pas voulu voir autre chose. Les canons de la saga ont été écrits ainsi pendant près de 30 ans et Jason fut, est et restera un tueur prolifique hors norme traquant les adolescents forcément fornicateurs. Jason est un tueur point. Dans ce nouveau "Vendredi 13", ça tue à une cadence échevelée et le bonhomme est inventif dans sa manière de raccourcir la vie des vacanciers.

Je dois dire qu’un frisson m’a parcouru l’échine quand le bogeyman est entré en possession de son masque de hockey sur glace, quel moment.

L’œuvre est prenante, le rythme est élevé. Pas le temps de faire dans la finesse ni le détaillé. Marcus Nispel va droit au but et ressuscite  un être de légende qui tue comme on lasse une chaussure. Même si on s’attend à voir des scènes mortelles et des cadavres, la mise en scène est astucieuse et s’emploie à nous surprendre à de nombreuses reprises. Pas facile de suivre un chemin balisé depuis longtemps mais le metteur en scène fait preuve d’une créativité de tous les instants.

Le climat est pesant, étouffant par moment. Jason est terrifiant. La bande son renforce le sentiment d’insécurité. A chaque apparition Jason opère tel un chirurgien : net, rapide et précis.

J’ai lu des critiques officielles de gens dits spécialisés qui disent que ce long métrage manque de ça ou ça mais ces gens là oublient que le cinéma et un film comme "Vendredi 13" est avant tout une œuvre destinée à en donner pour leur argent à des spectateurs avides de sensations cinématographiques fortes, à des fans de la première heure ou à de nouveaux convertis.

Certes le sang coule à flots, Jason trucide ici ou là mais mettons de côté la sacro-sainte bonne morale de ces gens là, je dis toujours que l’unique juge de paix est le public et que le plaisir est la seule constante. En ce sens le "Vendredi 13" 2009 est efficace et très agréable à voir.

Derek Mears campe un Jason on ne peut plus brutal. Comme un chasseur sillonnant la campagne à la recherche du gibier, le personnage donne sa pleine mesure dès ses premiers pas d’adulte. Sa composition donne de l’épaisseur au tueur du vendredi. Pas facile de jouer derrière un masque mais l’acteur, en digne successeur de Kane Hodder, impose son impressionnante stature.

Que du bonheur vous dis-je. Un film qui s’évertue à innover mais qui suit quand même des dogmes édités depuis un quart de siècle. Un long métrage qui respecte l’avis et la sensibilité des fans. Un long métrage à voir à coup sûr.

Ps : honte aux distributeurs français qui sortent le film dans une certaine confidentialité. Une salle sur le réseau UGC Parisien (plus le Grand Rex). Après les grands argentiers vont s’étonner que le film soit téléchargé illégalement. Je ne relie pas les deux faits systématiquement mais dans cette histoire, la corporation abuse….




Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Loulouti 213 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines