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Mon « avis » sur Alain Finkielkraut

Publié le 16 février 2009 par Roman Bernard
Si j'ai assorti mon titre de guillemets autour du mot « avis », c'est parce que je ne m'estime pas particulièrement légitime pour le donner sur Alain Finkielkraut. Mais comme Jean Robin, avant de le recueillir dans la vidéo ci-dessous, m'a communiqué la liste des personnes sollicitées, et que nombre d'entre elles (Olivier Besancenot, Marie-George Buffet, Jean-François Kahn, Philippe Meirieux, Jean-Luc Mélenchon, Vincent Peillon...) sont anti-Finkielkraut, j'ai voulu, si c'est possible, équilibrer leur vision par la mienne, empreinte de respect pour l'indépendance d'esprit et le courage intellectuel du philosophe. Je n'ai pas regardé la vidéo, car mon narcissisme névrotique est tempéré par une pudeur tout aussi névrotique : je ne supporte pas de me voir ou de m'entendre, bien que j'aime plus que tout être entendu et vu (et lu). Je ne sais donc si elle est réussie, hormis le cadrage assez serré, et en contre-plongée, sur mon visage. Ayant tendance, à l'oral comme à l'écrit, à faire (très) long, j'ai fini, pressé par la limite de temps (quatre minutes maximum), en « queue de poisson », concluant par un « voilà » parasite.
Pour le reste, j'ai donc dit mon respect pour le combat républicain d'Alain Finkielkraut contre le multiculturalisme et le communautarisme, pour son hétérodoxie aussi, et ai concédé que son discours, complexe, n'était manifestement pas adapté à la simplification médiatique, qui l'a conduit à se justifier de citations manipulées.
J'ai aussi espéré qu'il ne baisse pas les bras, comme il pourrait être tenté de le faire devant la malhonnêteté intellectuelle, la mauvaise foi, et surtout le nombre, le conformisme ignorant et le mimétisme pavlovien de ses détracteurs, qui croient, comme le poujadiste Jean-François Kahn, s'opposer à la « pensée unique » en attaquant un homme seul. S'il est vrai qu'Alain Finkielkraut jouit d'une grande couverture médiatique, il est presque seul à pouvoir défendre les positions qui sont les siennes.
La même remarque vaut d'ailleurs pour Éric Zemmour. J'ai le sentiment que ces deux intellectuels ont accès aux médias de masse en qualité de boucs émissaires, qu'ils occupent la scène médiatique pour incarner toutes les valeurs dont la société française, ou plutôt ses prétendues élites, ne veulent plus : République, nation, civilisation, assimilation, héritage, liberté d'expression, ordre, mérite, etc. Les huées moutonnières du public et des invités de l'émission de Laurent Ruquier On n'est pas couché ! à l'encontre de Zemmour, tout comme les procès et les pétitions récurrents contre Alain Finkielkraut, en font des « ennemis publics » plus crédibles que Bernard Henri-Lévy et Michel Houellebecq, dont les sorties de livre s'accompagnent toujours de tournées des médias écrits, parlés et audiovisuels où ils y sont encensés.
Je laisse mes lecteurs juges de la qualité de cette vidéo et des propos que j'y tiens.

Roman Bernard
Mon « avis » sur Alain Finkielkraut
Criticus est membre du Réseau LHC.

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