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Le deuxième sexe I

Publié le 17 février 2009 par Pralinerie @Pralinerie

Je voulais écrire un billet global sur les deux tomes qui composent Le deuxième sexe, ce manifeste de Simone de Beauvoir. A mesure que j'avançais dans ma lecture, je me suis rendue compte qu'ils étaient singulièrement différents et que j'en parlerai mieux en deux temps. Commençons donc par le premier tome, le second sera pour demain.
En 1949, sort cet essai qui est immédiatement intégré au mouvement féministe. Soixante ans après, le féministe semble dépassé, les hommes et les femmes cohabitent en toute égalité. Et pourtant, ce livre mérite toujours d'être lu.
Après une introduction assez divertissante sur le pourquoi du livre, Simone de Beauvoir divise son livre en trois parties : biologie, histoire et mythes. Ces trois parties sont intéressantes d'un point de vue historique voire contextuel. Il est fort probable que tout un chacun reconnaisse les faiblesses de l'argumentation biologique. Toutefois, cette description de la femelle chez l'homme et l'animal ne manque pas de brio. Pour ce qui est de l'histoire, c'est tout aussi contestable, les gender studies ont pas mal fait évoluer nos connaissances. Mais cela nous renseigne bien sur les idées de l'époque. Quant à la partie mythes, elle couvre surtout les idées reçues des écrivains : Lawrence, Montherlant, Stendhal, Claudel et Breton témoignent par leurs textes de différentes facettes de la femme. Là, ça devient franchement intéressant car vous savez bien que ces messieurs ont des idéaux très différents. Et l'on découvre sans étonnement, que le plus moderne n'est pas le plus contemporain mais certainement notre cher Stendhal :) Enfin, comme je vous le disais, Simone ne manque pas d'humour : "M. Claude Mauriac, dont chacun admire la puissante originalité, pouvait écrire à propos des femmes : "Nous écoutons sur un ton d'indifférence polie... la plus brillante d'entre elles sachant bien que son esprit reflète de façon plus ou moins éclatante des idées qui viennent de nous". Ce ne sont évidemment pas les idées de M. C. Mauriac en personne que son interlocutrice reflète, étant donné qu'on ne lui en connaît aucune". Je vous épargne ses propos sur Montherlant, tout aussi misogyne que Mauriac voire plus, mais ils sont aussi cinglants.
Un premier tome appétissant, un peu dépassé mais qui se lit divinement. Madame a du style et ça se sent. Le deuxième tome est encore plus prenant parce que touchant à l'intimité.

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