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Mad men : 1.04 New Amsterdam

Publié le 18 février 2009 par Tao

mad menJ’avais raison de mettre Draper et le jeune Peter Campbell en parallèle car c’est exactement ce que l’on fait dans cet épisode. A l’instar du deuxième épisode où l’on nous présentait Betty Draper, on introduit cette fois Trudy la femme de Peter. Vous remarquerez, c’est encore un nom en “ i ” avec Peggy et Betty. Une constante dans les prénoms féminins de la série. Malheureusement pour Pete, Trudy est une fille à papa qui sait exactement comment obtenir ce qu’elle veut. Pauvre Peter, lui qui se veut être un self made man (comme Don), est méprisé par son père lui refusant ainsi une aide pour acheter l’appartement des rêves de sa femme. Il doit clairement ravaler la boule qu’il a au fond de la gorge pour faire bonne figure auprès de ses beaux parents allongeant l’argent. Si pour le moment, on le présentait comme un prétentieux arrogeant, j’ai quand même eu un peu pitié pour lui. Et cela sans lui enlever cette étiquette d’opportuniste car dès qu’il peut damer le pion à Draper, il n’hésite pas une seule seconde. J’ai été assez choqué par la manière expéditive avec laquelle Don le vire, mais c’est finalement pour mieux le garder près de lui sous les conseils de l’autre big boss de la boite. Stratégie oblige, Sterling fait de Draper un héros auprès de Peter en lui faisant croire qu’il a sauvé sa tête. J’aime ce genre de manipulation tout en finesse.

Loin des buildings de Madison avenue, la vie n’est pas plus simple. Et j’en ai presque préféré l’intrigue de Betty et de sa nouvelle meilleure amie Helen que l’on présente toujours comme une femme libérée, prenant la pilule et militant pour ce gauchiste de Kennedy. Betty le rappelle, il est mignon mais ils ne savent pas encore s’ils voteront pour lui. Et oui, ça et là on nous rappelle que nous sommes dans les années 60 et le choix du vote se décide entre mari et femme… du moins l’homme dit à la femme pour qui elle doit voter, tout simplement. Le baby-sitting chez Helen donne droit à des scènes plutôt étranges avec le garçon de cette dernière. Il surprend Betty à la toilette. Déjà j’ai trouvé cette scène vraiment très étrange car s’il y a bien quelque chose qu’on ne voit jamais au cinéma comme en télé, ce sont les personnages aller au petit coin. Mais là carrément, on nous le montre dans le détail et ensuite le gosse reste sur place en observant Betty. Qui a dit que Mad men était une série coincée ? Et ensuite autre bizarrerie, le gosse lui demande une mèche de cheveu, avec laquelle il va coucher. C’était un passage totalement décalé et j’ai tout simplement adoré. Il n’en fallait pas plus à Betty pour aller tout raconter à son psy et porter des jugements sur la façon dont Helen élève ses enfants. Mais cette intrigue permet de se rapprocher de Betty et j’aime de plus en plus ce personnage qui se révèle touchant. On continue d’en apprendre plus sur sa psychologie pendant que l’on met un peu en veilleuse les mystères concernant son mari. Celui ci est au passage toujours tenté par Rachel Menken mais chacun reste à sa place et ils ne franchissent pas la ligne rouge. Mais jusqu’à quand ?

Ainsi donc Mad men continue de s’améliorer. La série était déjà d’un très haut niveau mais cela ne lui suffit pas. Elle continue de peaufiner ses personnages, de les faire exister en trois dimensions en plus de dresser un portrait toujours aussi subtil de la société des années 60 coincée dans toutes sortes de convenances et de comportement pouvant paraître choquant aujourd’hui. Le père de Peter lui reproche par exemple d’exercer un travail qui n’est pas pour des hommes blancs dit il, gloups. Hors de question aussi pour Betty de faire rentrer un inconnu chez elle pour téléphoner, soit il l’ex mari d’Helen. Vous imaginez ce que direz les gens ?

Conclusion : Dans une période où je râle sans arrêt sur Desperate housewives, Ugly Betty, Grey’s anatomy et même parfois sur House, Mad men apparaît comme un havre de perfection. Tout est soigné, pensé, étudié et il est autant jubilatoire de dire du bien de Mad men que de dire du mal de Grey’s anatomy. En quatre épisode, la série s’est donc parfaitement imposée à moi. Et malgré tous les récompenses et ce qu’on en dit, Mad men reste une série très accessible selon moi. Les histoires ne sont pas complexes mais simplement bien écrites et on ne ressent pas ce côté snob et élitiste. La série se veut être le reflet d’une certaine Amérique du temps passé. A une époque où elle était encore idéaliste. Et dans le cynisme ambiant de nombreuses séries, Mad men apparaît comme une bouffée d’air frais car elle tranche en tout point avec ce que l’on propose à côté.



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