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THE WRESTLER : descente(s) aux Enfers

Par Tom

The Wrestler

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Bardé de quelques belles récompenses sur la scène internationale (Lion d’Or à la 65ème Mostra de Venise, Golden Globe 2009 du Meilleur acteur), "The Wrestler" se propose de nous raconter la vie d’une ancienne gloire du catch, Randy "The Ram" Robinson (Mickey Rourke). Entre son amour platonique pour la stripteaseuse Cassidy (Marisa Tomei), son entreprise pour récupérer l’amour de sa fille Stéphanie (Evan Rachel Wood) et ses projets professionnels, Randy va devoir affronter un nouvel adversaire : le temps qui passe inexorablement et qui le presse de raccrocher le catch… Ces dernières années, avec des films comme "John Rambo" et "Rocky Balboa", l’acteur-réalisateur Sylvester Stallone est passé maître dans l’exercice de ressusciter des mythes du cinéma. Cette recette s’accompagne bien sur d’un vibrant hommage à la jeunesse passée et à la gloire éteinte de ces héros qui tentent un dernier Come-back

Mickey Rourke

En ce sens, l’intrigue de "The Wrestler", drame biographique ayant remporté un bon succès critique (moins sans doute en salle !?), piétinait, avec ses gros sabots, un terrain familier et peu propice à l’innovation scénaristique. C’était certainement sans compter sur l’œil imparable du célèbre cinéaste Darren Aronofsky et sans la performance étincelante du miraculé Mickey Rourke.

Mickey Rourke et Darren Aronofsky

A l’image de sa propre carrière d’acteur ponctuée de hauts et (surtout) de bas, ce dernier réussit à insuffler une impressionnante teneur physique et dramatique à un pseudo-héros du peuple qui vit (pitoyablement) dans l’ombre de ses jeunes années passées au Top de la gloire. Loin du "bélier" d’acier qu’il incarne encore et toujours sur des petits rings de banlieue, Rourke joue avant tout un homme brisé (physiquement mais aussi moralement) surfant sur des petits boulots histoire de garder la tête hors de l’eau, incapable de payer ses dettes, toujours accro’ aux drogues, sourd d’une oreille et jouant dans sa caravane à une vieille version d’un jeu vidéo de catch dans lequel il est la star. Difficile de brosser un tableau plus noir que ça !

Marisa Tomei

Darren Aronofsky, en abordant ce film sous l’angle d’un documentaire collant au plus prêt à la réalité, gonfle encore un peu plus ce sentiment de misère et de désarrois. Orchestrant ainsi une première descente aux enfers, notre réalisateur va encore plus loin en baladant sa caméra avisée dans les coulisses du catch moderne confiné aux banlieusards et renié par les coups de projecteur.

Mickey Rourke

Au plus profond du drame de ces bêtes de muscles livrés à de navrantes exhibitions, "The Wrestler" fait le bon choix en extirpant de cet amas de testostérone une belle humanité et un profond respect qui unit ces gladiateurs de l’Amérique urbaine. Vivant, corps et âme, pour passer régulièrement quelques minutes de gloire sur les rings, Randy Robinson va tenter une reconversion bancale lorsqu’il va être fauché par une crise cardiaque. Solitaire et désemparé, notre catcher va essayer de mettre de l’ordre dans sa vie sentimentale en attirant dans ses filets une stripteaseuse et en renouant des liens avec sa fille...

Evan Rachel Wood

Randy réussira-t-il à être à la hauteur de ce Come-back affectif ou retournera-t-il finalement sur le ring malgré son état de santé ? C’est la principale question qui anime la seconde partie de "The Wrestler". Pourvu d’un scénario maigrelet, ce film sort du lot par la puissance de Rourke et, pour rappel, par le traitement corrosif d’un Aronofsky qui signe sans doute ici son film le plus accessible. La mise en forme de ce film sera toutefois mal perçue par les amateurs d’action sevrés à la sauce "Rocky Balboa" &, inversement, par les inconditionnels du réalisateur de "Pi", "Requiem for a Dream" et de "The Fountain"… Trois films assez particuliers dans leur genre. "The Wrestler" peut, en ce sens, constitue une séduisante alternative dans la carrière déjà remarquée de ce réalisateur appelé, aux dernières nouvelles, à diriger le remake de "Robocop" : on est impatient de voir le résultat.

Mickey Rourke

Tamponné, dès les premières images, film d’auteur, "The Wrestler" ménage toutefois, pour les spectateurs moins amenés à apprécier des longs-métrages durs et psychologiques, quelques fameuses scènes de combat. Ne coupant jamais vraiment le cordon ombilical, Aronofsky filme son personnage central au plus prêt de l’action… pour notre plus grand plaisir. Si vous n’avez rien contre les finals (quelque peu) sabordés et cette touche documentaire-fiction, ce film est fait pour vous !

La bande-annonce...


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