Un film basé sur l'affrontement entre deux "monstres" (au sens premier du terme) sacrés du cinéma hollywoodien, ça laisse rêveur ! Dans ce sens, "Alien vs. Predator", sorti en 2004, était un produit excessivement attrayant. Connaissant les états de service du réalisateur Paul Anderson , on pouvait, d'un autre côté, craindre le pire. "AVP" joue avant tout la carte de l'ambiance, du moins dans sa première partie. Dans des décors attrayants et soignés, des scientifiques vont participer, malgré eux, à une chasse aux Aliens menée par trois "jeunes" Predators. Bien entendu, dans ce type de sport, le chasseur peut devenir en un éclair la proie et vice et versa. Simples appâts visant à "loger" les embryons Aliens, nos chers explorateurs humanoïdes ont peu de chance de sortir vivant d'une pyramide ancestrale enfouie sous la glace... Mais... Sait-on jamais !?
Outre un scénario finalement assez mince écrit par Anderson et Shane Salerno ("Shaft"), le principal défaut de cet "Alien vs. Predator" est d'aseptiser à outrance les rares scènes d'horreur. Celles-ci sont purement et simplement amputées de plans gores qui auraient incontestablement mis davantage de beurre dans les épinards ! Cette "pudeur" excessive n'améliore certainement pas la qualité du spectacle et est même assez frustrante...
Certes ce "procédé" a permis au film de recevoir le label "PG-13" (interdit aux moins de 13 ans non accompagnés) aux States, histoire de brasser un public plus large. Qui dit plus de tranches d'âges concernées, dit, bien entendu, plus de spectateurs potentiels... "AVP" a-t-il pâti de la course au jackpot ? Chacun s'en fera son avis. N'empêche qu'une version "Director's Cut" plus sanglante aurait peut-être réconcilié les fans de la mythologie Alien/Predator avec ce film.
Paul Anderson a révisé des classiques du cinéma fantastique mais peut-être pas les bons. "Alien vs. Predator" surfe ainsi, par moment, entre (pour son côté exploration archéologique), "Jurassic Park" (comment appâter les scientifiques avec de l'argent) et "Rencontre du troisième type" (dernière scène lumineuse remplie d'E.T.).
Prenant bien son temps, au début, pour planter les bases d'une aventure fantastique qui semblait bien partie, Anderson bâcle le final dénué de tout suspense et trop speedé. Fallait-il ne pas dépasser la barre symbolique de l'heure et demie ?
"AVP" n'est finalement pas pire que "Predator II" mais reste franchement rikiki par rapport au colosse "Predator", premier du nom, et à la franchise "Alien", variée et impressionnante elle aussi. Paul Anderson, pour sa part, signe son meilleur film. C'est vrai qu'il était difficile de faire pire que "Mortal Kombat" (1995), "Soldier" (1998) ou "Event Horizon" (1998). Même "Resident Evil" (2002) n'est pas ce qu'on peut appeler un grand film d'horreur.
La bande-annonce...