Suite du précédent billet.
Un nkisi nkondi de la collection Joseph Cholet, « caractéristique », c'est-à-dire fidèle à notre attente... Un personnage tendu, projeté vers l'avant, couvert de lames de fer et de clous. Sa bouche ouverte laisse entrevoir les dents. Sa main droite levée au niveau de la tête brandit un couteau et sa main gauche posée sur la hanche seraient les marques d'une posture royale des Kôngo (cf.l'exposition du Musée Dapper, Le geste Kôngo, 2002).
Le réceptacle abdominal, aujourd'hui vide et ouvert, témoigne de la nécessité de cette cavité renfermant la charge magique, le bilongo. Ce « laissé vide » alimente une nostalgie d'une efficacité perdue mais réelle.
Menaçant, peut-être rassurant aussi, il est à l'image même du fétiche africain de nos projections occidentales.
Mais Joseph Cholet ne s'en est pas tenu à collecter des minkisi anthropomorphes ou zoomorphes ; il s'est intéressé aux minkisi informes qui peuplent les réserves de nos musées. Ici, c'est un ensemble formé de coton, de cuir, de plumes, de fer, de fibres végétales, de résine, de corde et un miroir qui compose le paquet magique.
Photos : Musée du Quai Branly.