Le Beaujolais d’Auteuil
99 boulevard de Montmorency, 75016 Paris.
Tél. : 01 47 43 03 56. Site Web.
Pas grand chose sur CityVox, sinon une synthèse du dossier de presse : changement d’équipe au Beaujolais d’Auteuil, avec un cuisine, Nicolas Duquesnoy, qui a fait ses classes au Relais Louis XIII, chez Manuel Martinez, et qui a montré ce dont il peut être capable à la Ferrandaise.
4/5 sur Qype. Sur l’Internaute, Nolla a beaucoup aimé, vraiment! AnousParis (Philippe Toinard) n’est que moyennement fan, seulement 2 miam sur 5! Pierrick Jégu aime assez. Le FigaroScope lui a décerné deux coeurs. François-Régis Gaudry a bien aimé l’oeuf mayo. C’est grâce à Alain Fusion que j’ai découvert cette adresse.
Arrivé avec un petit quart d’heure de retard (merci la grève et les taxis), après avoir pédalé jusqu’à la Motte Piquet Grenelle puis pris la ligne 10 jusqu’à la Porte d’Auteuil, je trouve sans problème l’adresse et je retrouve A, T et T déjà bien installés. Décor de bistrot, simple, net, sans fioritures ni manières inutiles. Pour les beaux jours, il y a de la place en terrasse. Vu la température dehors, nous sommes très bien au chaud à l’intérieur, derrière de grandes vitres. À table, c’est clean : sobriété des couverts, serviette en tissu bien blanche… Autour, c’est quasiment plein, avec une clientèle assez variée (dans les âges) mais très ouest parisien quand même.
La carte ici et là. Grâce à A, nous sommes invités VIP. Carte blanche au chef. T goûte un premier vin, rouge, de la vallée du Rhône si mes souvenirs sont exacts (Croze Hermitage?), alors qu’arrive, très vite, une jolie ardoise de charcuterie (11,5€), que nous partageons tous les quatre. Très bon pain, et classique beurre baratté à la main de chez Bordier.
Nous démarrons avec une aiguillette d’espadon au fenouil confit. Jolie déco, pas très bistrot, sans doute un clin d’œil au Louis XIII. Le poisson est presque cru. Pas mal, mais pas transcendant. Disons que cet amuse-bouche dénote un peu avec l’endroit et l’ambiance qui suggèrent plus de simplicité. C’était la seule fausse note!
Les noix de St Jacques, fine tranche de truffe noire sur une crème légère de potiron, avec quelques gouttes d’huile à la truffe, suivent peu après et déjà, on se rassure, puisque ce plat, assez classique, et de saison est joliment présenté, ce qui ne gâche rien, mais surtout très bon. Mes camarades de table ont émis quelques bémols, trouvant que ce n’est pas assez bistrot, soit, mais ce n’est pas choquant, à mes yeux. Le service, masculin, assez jeune, est efficace et attentif.
Arrive ensuite une entrée bistrot phare, un classique de chez classique : l’œuf mayonnaise bio, sur une jardinière de légumes (8,5€). T, qui a pratiqué, récemment, la taille de légumes pour ce genre de plat, attire notre attention sur le fait que les légumes sont, ce soir, parfaitement coupés, au bon calibre, et semble apprécier encore plus ce plat simple, sacrémment bien interprété et réalisé. C’est simple et bon. Et surtout, c’est discret et humble, pas de faire valoir, pas d’esbrouffe. Le niveau s’élève, c’est bien!
Le pot au feu de canard aux légumes oubliés (19€, j’ai quand même reconnu une carotte, du navet, et peut-être même du radis) est une réussite. La chair du canard est archi tendre, pas besoin de couteau, les lambeaux se détachent presque tous seuls et fondent dans la bouche en libérant une bonne et agréable impression de travail bien fait. Les légumes, oubliés, mais loin d’être perdus, trempent dans un bouillon finement relevé. Cuisson entièrement maitrisée pour la cuisse de canard, mais aussi pour chaque légume. On croirait que chaque légume a été cuit séparément, pour lui faire atteindre la cuisson optimale, avant de l’envoyer rejoindre ses camarades dans les assiettes. Là encore, sous des apparences simples, une très belle réussite.
Le dernier plat salé sera du bon veau rosé, déposé sur un lit de champignons, accompagnés d’une purée au truffes, sans oublier le jus de veau. C’est net et sans contestation possible : du solide, du carré, de l’efficace, du bon! Je ne suis pas fan des champignons, alors qu’un des convives les a trouvé très à propos, puisqu’ils absorbent et s’imbibent d’une partie du jus de veau. Vu comme ça en effet, je m’incline!
Nous avons déjà changé de vin, pour remonter vers le nord. L’ardoise de fromages (8€), avec un très bon brie et un fromage de vache de montagne a une bonne tête. Pour une fois l’ardoise ne fait pas toc, puisqu’elle correspond bien à l’esprit du lieu “simple, presque rustique (en apparence), mais admirablement maitrisé”.
Pour le dessert, je sors mon joker. Crème aux amandes et fruits secs marinés au rhum (7€). Je n’aime pas, d’ordinaire, ce genre de dessert, parce que le goût d’amande fait trop faux. J’ai quand même goûté. Le goût d’amande reste fin et naturel. Je n’ai pas beaucoup de comparables pour ce genre de douceur, mais j’ai trouvé cette fin plutôt agréable. La prochaine fois, je testerai leur dessert à la banane.
À l’arrivée, une très bonne soirée, grâce à une fameuse compagnie et à la très bonne cuisine. C’était une soirée un peu spéciale : le chef et le patron nous ont bien soignés, nous avons eu droit à une dégustation et à quelques extras. Je compte bien y retourner bientôt pour tester leur formule “habituelle” : entrée+plat+dessert à 30€ (entrées à 8,5€, plats à 19€ et desserts à 7€), qui me parait plus qu’honnête. Et puis leurs viandes n’ont pas l’air mal non plus.
Rédigé le 5/02/2009.