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Critique : La jeune fille de l'eau (par Chewie)

Par Jango

Affiche teaser américaine. Warner Bros. France

Synopsis :
Cleveland Heep a tenté discrètement de se perdre à jamais dans les abysses de son vieil immeuble. Mais, cette nuit-là, il découvre dans le sous-sol de la piscine une jeune nymphe sortie d'un conte fantastique. La mystérieuse "narf" Story est poursuivie par des créatures maléfiques qui veulent l'empêcher de rejoindre son monde. Ses dons de voyance lui ont révélé l'avenir de chacun des occupants de l'immeuble, dont le sort et le salut sont étroitement liés aux siens. Pour regagner son univers, Story va devoir décrypter une série de codes avec l'aide de Cleveland... pour peu que celui-ci arrive à semer les démons qui le hantent. Le temps presse : d'ici la fin de la nuit, leur destin à tous sera scellé...
Critique :
Jango ayant déjà chroniqué ce film, je ne pensais pas en reparler. Seulement, bien qu'il soit incontestablement raté sur de nombreux points, j'ai trouvé dans La jeune fille de l'eau quelque chose de touchant et de sincère qui ne mérite pas tout le mal qu'on en a dit. Ces mauvaises critiques sont d'ailleurs la cause de ce visonnage très tardif.

Bryce Dallas Howard et Paul Giamatti. Warner Bros. France
Paul Giamatti. Warner Bros. France

Avec Shyamalan, comme de coutume, ça passe ou ça casse : soit on adore, soit on n'adhère pas du tout à ses films. A chaque fois ses films me font ressentir quelque chose, c'est pourquoi j'aime beaucoup ce réalisateur. Je pense qu'il a trop vite été catalogué comme réal "d'histoires à rebondissement final" après 6e sens et Incassable, ainsi ses derniers films ont souvent été incompris par les spectateurs.

Je disais avant que, malheureusement, de nombreux passages fonctionnent assez mal, comme des personnages pas toujours bien amenés, des effets de mise en scène tantôt géniaux tantôt peu judicieux, une certaine distanciation intermittente par rapport aux thèmes abordés (des touches d'humour mal placées), et le début assez poussif. Mais passé ce point de départ assez perturbant, je me suis mis peu à peu à rentrer dans l'histoire. Je comprends parfaitement que de nombreuses personnes n'aient pas aimé, car ce film nécessite un effort particulier, un effort de mise à disposition. J'en avais parlé lors de ma critique de Phénomènes : je considère Shyamalan comme un conteur d'histoires, quelqu'un qui vous lit un conte comme quand vous étiez petits. Si vous mettez de la distance, voire du cynisme par rapport à cet effort d'écouter son histoire avec des oreilles d'enfant, il est sûr que cela ne vous touchera pas, et le mot "n'importe quoi" viendra sûrement à votre bouche. Ce n'est pas une question de goût, je pense que c'est une question d'envie, tout le monde n'a pas les mêmes envies, c'est normal que les réactions face aux films de Shyamalan soient aussi diversifiées et exacerbées.

Bryce Dallas Howard. Warner Bros. France
Natasha Perez, Carla Jimenez, Maricruz Hernandez et Monique Curnen. Warner Bros. France

Le thème du conte raconté, justement, n'a jamais été aussi présent de manière explicite que dans ce film. D'ailleurs Shyamalan a été clair à ce sujet en disant qu'il représentait quelque chose de très personnel pour lui. Conséquemment, il avait ajouté qu'il s'attendait à se faire démolir en prenant ce risque, et que Hollywood pouvait très bien le descendre aussi vite qu'ils l'avaient porté aux nues avec 6e sens. Il est alors très intéressant de voir le rôle que Shyamalan s'est attribué dans le film : il est clair que son jeu d'acteur n'est pas brillant, mais -ATTENTION SPOILER- son personnage est un auteur sensé livrer une œuvre fondamentale pour lui et l'accomplissement de sa vie artistique, qui sera paradoxalement importante pour de nombreuses personnes et synonyme de mise à mort pour lui même; il fait le choix de prendre le risque et d'accepter son destin -FIN DU SPOILER-. Mise en abime super intéressante pour ma part.

Paul Giamatti. Warner Bros. France

Au delà de ça, le film est un conte moderne teinté d'héroic fantasy très audacieux, sûrement trop, puisqu'imparfait et difficile d'accès pour certains. En tous cas il ne m'a pas retiré l'intérêt que je porte à la carrière de son réalisateur, peut être un peu roublard, mais d'une cohérence rare dans ses choix et super intéressant dans le fond. A noter également dans les points positifs la claque que j'ai pris avec le thème composé par James Newton Howard qui magnifie sans conteste les images et demeure une des plus belles partitions que j'aie pû entendre depuis longtemps (vous pouvez l'écouter dans le prologue du film ci dessous).

 

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