C'est un véritable sentiment de déception qui domine au terme de ce film.
Alors que, après l'ennuyeux demoiselle d'honneur, l'ivresse du pouvoir avait été un bon cru, c'est à nouveau un spectacle à basse intensité que projette Chabrol.
Pourtant, les ingrédients de la recette "habituelle" de Chabrol (et d'autres) sont réunis: une bourgeoisie (lyonnaise) prétentieuse et avide, des hommes de pouvoir qui se jettent comme autant de prédateurs sur une blanche, trop blanche, colombe, que notre vieux routier sacrifie sur l'autel de sa dénonciation habituellement plus incisive des traits des classes dominantes, d'héritage ou de plume puisque l'un des protagonistes de l'affaire est un écrivain couvert de succès et d'argent, intégré dans la bonne société, depuis ses soirées de bienfaisance jusqu'à ses bordels de luxe.
Mais voilà, après quelques plans d'entrée bien servis, la mayonnaise retombe très vite.
A titre d'illustration, Chabrol est en service minimum concernant le vice dans lequel s'abîme la jeune Gabrielle, qu'il a carrément nommé "deneige", tout en légèreté comme on le voit. Le dénouement est attendu, disons-le, convenu, au terme d'un parcours sans surprise et sans même d'angoisse, ni joie, ni électricité.
Reste néanmoins que, en connaisseur sans doute, Chabrol reste l'un des trop rares cinéastes français à proposer autre chose que des films tournant autour du bourdon de l'upper middle classe française. Souhaitons, alors que sa camera ne jette plus que de faibles leueurs rougeoyantes, sinon un retour de flamme, du moins que cette préoccupation fasse école et permette à d'autres mains de mettre le feu aux grands écrans!