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À voir cette semaine pour ne pas mourir idiot

Par Helen
En voyant L’encerclement, documentaire majeur de Richard Brouillette, une pensée s’impose : et si le cinéma québécois était, comme un secret bien gardé, doté d’une capacité de réaction au monde absolument extraordinaire ? Plus qu’ailleurs sur la planète cinéma, sommes-nous en train de nous découvrir à travers un cinéma en prise réelle et directe avec la société ?
Formidable miroir où se lire, L’encerclement vient en effet de conclure une sorte de trilogie, amorcée par Papa à la chasse aux lagopèdes de Robert Morin et Un capitalisme sentimental d’Olivier Asselin ; une trilogie faisant le point sur l’état de nos mondes contemporains. Et quel état ! Dévastés par une idéologie sans cœur. Ruinés par l’avidité sans borne d’une poignée de profiteurs. Accablés par l’amoralité d’un système financier aux griffes omnipotentes.
Pour être parfaitement honnête, peut-être aurait-il fallu voir L’encerclement avant ses deux compères. Comme un cours de base, en quelque sorte. Une propédeutique incroyablement stimulante.
Documentaire d’une érudition captivante (on y croise Noam Chomsky, Ignacio Ramonet, Normand Baillargeon, Oncle Bernard ou Omar Aktouf – un vulgarisateur de génie-, la crème de la crème de la pensée), le film s’attache à l’immense entreprise de comprendre, recto-verso, le capitalisme et sa plus récente doctrine, le néo-libéralisme. Vaste, vaste programme que Brouillette aborde avec la patience d’une fourmi et l’opiniâtreté de ceux qui refusent ce monde anesthésié tout prêt à se laisser engloutir par les décision néo-libérales et leurs conséquences. Avec un didactisme bienvenu, mais sans dogmatisme, on se balade à droite, à gauche, au centre, en arrière et en avant, avec le sentiment, peut-être pour la première fois, de pouvoir avoir une vision d’ensemble de ce qui fait tourner le monde. Money makes the world go’round
Un point de vue global, complet et riche pour faire le point sur l’économie de marché. En noir et blanc, et en 10 chapitres, pour que la pensée prenne toute la place. En détails constants et pertinents pour que l’intelligence soit sans cesse sollicitée. En mode majeur, nourrissant et d’une rare pertinence pour offrir la meilleure des réponses possibles à la paralysie de la pensée unique.
À voir sans faute, dans toutes les bonnes crémeries.

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