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La parentalité est-elle une maladie ?

Par Theclelescinqt


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Où m'a-t-on fait signer pour vivre ça, nom d'un chien ? Y avait-il un papelard que j'ai mal lu le jour où j'ai accouru à la mairie de Neuilly à peine réveillée, les cheveux encore mouillés et à peine maquillée, pour mon mariage, qui aurait dit en substance que madame s'occuperait des enfants à temps complet, devrait s'occuper des courses, du ménage, du repassage, des comptes, du rangement, des achats, devrait biaiser pour avoir un moment à elle, veiller pour s'occuper de sa vie intellectuelle, verrait ses amis au détriment de son ménage au risque de déclencher un opprobe général, devrait préparer tous les repas, les piques-niques et jusqu'aux goûters d'anniversaire, sans parler de l'achat des dits cadeaux d'anniversaire, des déguisements de carnaval, des fournitures scolaires et tutti quanti ? Où est-il, hein, ce mot signé de ma main?

Remarquez, en échange mon mari bosse à corps perdu et comme je le disais l'autre jour à ma nouvelle connaissance du Ouèbe, Papa Anonyme, cet être étrange venu d'ailleurs qui s'occupe de sa fille, a même initié un blog sur ça tout en étant nanti d'un authentique sexe masculin, et qui a eu récemment l'extrême bonté et avantage de faire paraître le blog de votre servante dans sa blogroll assorti d'un "Ah le voilà mon coup de coeur du moment" ce que j'ai trouvé fort sympathique, je lui pique tout son fric en mesure de rétorsion, bien fait. (Epatez-moi en me disant maintenant à qui je pique le fric, pour voir si vous supportez une phrase de plus de 5 lignes, moi ça m'amuse.)

Tout ça pour dire que par égard pour cet être étrange issu de la blogosphère et qui donc doit avoir également des congénères puisqu'un biotope ne produit quand même pas un seul individu (là il faut que Val, la gentille ex-biologiste qui a la patience de m'envoyer des com. de soutien quel que soit le nombre de conneries que je débite à la minute au sujet de la sarkoland, me corrige (biotope? biotope-pas?), je ne parlerais donc pas de maternité désormais, mais de parentalité. Bien que franchement cela fait des millénaires que les mecs nous cassent les pieds, nous les compriment plutôt, nous engrossent, nous empêchent d'avorter, nous font bosser comme des baudets, nous empêchent de voter, nous déshéritent, nous allongent le cou pour enfiler des anneaux d'or, nous étanglent la taille, nous mettent au régime, nous tatouent, nous excisent, nous battent, nous violent, nous vendent, nous séquestrent dans des cuisines même pas équipées, nous font rapporter leurs saloperies de costumes du pressing, ne se lavent pas les dents, nous font l'amour comme des pieds, et on revient au point de départ. Mais nous approchons du 8 mars, jour sacré de la Femme, en ce qui me concerne premier jour des prochains millénaires tout féminins.

A part ça, comme vous voyez, je ne suis pas contrariée du tout.

C'est juste que, ce matin, un mercredi comme les autres à Verte-Ville, j'ai eu la bêtise de me réveiller avec la crève, alors que je venais de passer au moins trois jours sans migraine. Et là je ne rigole pas parce que ma chère grand-mère, qui a eu cinq enfants, a commencé vers 35 ans à avoir d'atroces crises de migraines qui ont duré jusqu'à la fin de sa vie, si vous me suivez. Mais la psychogénéalogie ne passera pas par moi, je lui tordrai le cou avant! Car mamie n'a jamais quitté sa cuisine, elle, et que je peux vous dire que c'est la première chose que je vais faire en septembre prochain. J'en veux pour preuve l'insupportable champ de bataille qui règne en maître autour de moi, et ce dans tout l'appartement, en ce moment même, alors que je blogue comme une toquée sans même m'en soucier. Dix ans pour arriver à cette quintessence de décontraction.... En effet je n'ai pas fait le ménage ni rangé depuis hier soir, et pendant ce temps ma petite famille a vécu. Et, sans se forcer, sans batailles de pelochons ni boums précoces, elle est arrivé à ce résultat remarquable qui donne à penser que dans chaque pièce une bombe vient d'éclater. Et je ne m'en suis pas occupée. J'ai fait ce que j'avais à faire. Et donc, ce matin, c'était quatre mômes au programme, catéchisme à 9 heures pour Eudes (on se demande, quand même...!), aller sous la pluie, pour revenir et repartir donc le chercher une heure après toujours sous la pluie, pour revenir et repartir chez le dentiste toujours sous la pluie, avec la fine équipe. La petite a fait au moins quatre crises de nerf, a finalement fichu son manteau par terre sous l'averse pour rentrer une dernière fois le ventre à l'air. Je persiste et je signe, il n'y a rien à faire : c'est vraiment une nudiste.

Le dentiste m'a bien expliqué que question brossage c'était quand même à moi d'être derrière leur dos, parce que s'ils se brossaient les dents tous les deux jours ça ne servait à rien. Ah bon? Et jusqu'à quel âge ça dure, cet esclavage ? C'est pourquoi je vous le dis : s'il vous plait, montrez-moi ce papier. Parce que si je comprends bien, je suis quand même responsable alors, votre servante y compris, de cinq dentitions à garder propres et à emmener se faire redresser, dix mains, dix pieds et les cent ongles qui vont avec, sans compter cinq nez à moucher et les cinq trous du cul à traiter avec égard, et là je vous passe les détails car je me refuse à heurter les sensibilités. Mais enfin partout où nous allons je visite les chiottes, c'est tout ce que je peux vous dire. Et parfois deux fois de suite pour le même gniard, comme à la bibliothèque de Verte-Ville pas plus tard que tout à l'heure, sous les regards choqués des braves lecteurs qui ne verraient pas d'un mauvais oeil qu'une mère de famille s'autoséquestre dans sa maison pendant dix ans au lieu de gêner le bon peuple avec sa progéniture qui fait un peu de bruit (et qui est la seule à avoir utilisé ces toilettes depuis au moins trois semaines, cela dit.)

Et donc, là, après m'être débarrassée des deux grands au centre de loisirs pour l'après-midi, je contemple les ruines qui composent aujourd'hui l'intérieur de mon appartement, avec mes deux mignons cadets qui ne veulent pas faire de sieste, qui m'ont fait quinze caprices chacun, qui regardent Paddington d'un oeil tout en cherchant une nouvelle bêtise de l'autre, et que j'ai emmenés au parc et à la bibliothèque sans que personne ne me force. Ce matin, entre deux sorties sous l'eau, j'ai même montré The Kid à mon cadet, qui va avoir huit ans et qui ne se doutait pas le moins du monde qu'un jour le cinéma avait été muet. J'ai eu du mal à le vendre, mon film. Pas de dialogues, pas de couleurs, des acteurs inconnus,... Difficile à faire adopter à la marmaille d'aujourd'hui. Pourtant ils ont tous été contents, parce que franchement on n'a guère rien fait de plus adorable depuis que cette histoire de gamin abandonné recueilli par un vagabond. Et me voilà, avec une nudiste vissée sur les genoux, en train de rigoler à qui mieux-mieux, de faire des bisous et de glousser :

"Mais regardez le petit bébé comme il est mimi à téter sa cafetière! Regardez le petit bébé! Et vous étiez tous comme ça, des petits bébés...! Regardez Charlot et le petit bébé!!!"

Si je gagne 100 millions d'euros, je suis sûre que j'en refais cinq autres.

Et je vous laisse car je dispose juste des 90 minutes nécessaires à la remise en état de leur mon foutoir quotidien, avant d'aller rechercher les grands et que débarque pour le repos du guerrier leur valeureux père qui gagne notre pitance à tous, de me demander ce que je vais pouvoir faire à dîner, de les obliger à aller se doucher en usant d'un odieux chantage (tu te douches où je donne tous tes déguisements), de crier vinqt fois de suite de faire les devoirs, puis de leur écraser les pouces pour les obliger à aller se coucher...

La maternité parentalité, c'est vraiment une maladie...!

Charlie Chaplin in The Kid


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