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Emmanuelle Urien, c’est comme moi en pas du tout pareil

Par Georgesf

Emmanuelle Urien, c’est comme moi en pas du tout pareil

Emmanuelle Urien et moi, nous sommes entrés en littérature en même temps, sauf qu’elle y pensait depuis bien plus longtemps, parce qu’elle est plus jeune. Elle a commencé juste avant moi à se lancer dans les concours de nouvelles. J’ai donc eu le temps de remarquer son nom dans quelques palmarès, et je lui ai écrit avec beaucoup de sans-gêne pour lui demander si elle n’avait pas, par hasard, une liste de bons concours auxquels je pourrais participer.

Elle ne me connaissait pas, mais elle m’a répondu en m’envoyant sa superbe base de données qui avait dû demander des jours et des nuits de recherches et compilations. Elle est comme ça, Emmanuelle. Au fond, si je suis devenu nouvelliste, c’est grâce à elle : je n’aurais pas eu la patience de chercher tous ces renseignements (à l’époque, je n’étais guère doué en googlogie).

Nous avons donc continué à faire les concours ensemble, nous nous sommes retrouvés dans quelques palmarès, quelques remises de prix : ce que nous écrivions était très différent, je dirais même pas concurrent. J’étais donc toujours étonné de la retrouver sur les mêmes podiums que les miens. Surtout qu’elle y grimpait le plus souvent avec légèreté une marche de plus. Cela me faisait plaisir : on lisait ses textes, ils étaient bons, rien à dire.

Mais, plus généralement, nous avions chacun nos concours fétiches, cela rendait le jeu encore plus amusant.

Nous avons cherché à publier nos nouvelles en même temps, nous y sommes parvenus en même temps. J’avais compris que pour réussir en littérature, il fallait faire tout comme elle, en écrivant différemment.

D’ailleurs, quand elle a ouvert son site, j’ai compris qu’il fallait faire pareil, mais très autrement : son site à elle est un modèle de site d’auteur, allez y faire un tour, et vous y resterez plongé. C’est là : http://www.emmanuelle-urien.org/

Quand elle a ouvert un non-blog (si, si, ça existe), je n’allais quand même pas la copier, alors j’ai ouvert un vrai blog, un oui-blog, histoire de m’affirmer.

Et j’ai fini par trouver comment me différencier : puisqu’elle passait de plus en plus de temps à chanter (et très bien d’ailleurs), j’ai passé de plus en plus de temps à écrire un roman, puis deux, je n’avais pas le choix, je chante très faux.

Emmanuelle Urien, c’est comme moi en pas du tout pareil
Et là qu’est-ce qu’elle a trouvé ? Elle a aussi écrit son premier roman. Il est très bien, je l’ai lu en avant-première. Elle a écrit ça très naturellement, dans la douleur, dans l’angoisse, pendant des mois, ce qui m’a rassuré : nous étions décidément pareils. Elle a particulièrement souffert pour le titre. Comme moi, vous dis-je. Mais il est sorti chez Gallimard, couverture blanche (je ne sais pas pourquoi on dit ça, elle est crème, leur couverture).

Si vous aimez ses nouvelles, vous aimerez ce roman. C’est fin, c’est apparemment simple, et ça devient de plus en plus subtil. C’est toujours bien écrit, très bien écrit. Mais il ne m’a jamais été aussi difficile de parler d’un roman : si j’en dis plus de quatre phrases, j’en casse le charme, le mystère. Elle refuse d'ailleurs d'en donner le pitch, et elle a raison. Lisez plutôt la quatrième de couv, elle compte quatre phrases, pas plus. Quand vous aurez lu le roman, relisez cette quatrième, et vous constaterez qu’elle y compacté tout le roman.

Vous pourriez d’ailleurs vous contenter de lire la quatrième, mais ce serait du gâchis : le roman est aussi bien écrit que la quatrième, mais pendant tellement plus longtemps.

Mon conseil : plantez-vous chez votre libraire, et lisez le premier chapitre ; c’est du pur Emmanuelle. Et si ça ne vous donne pas envie de continuer, considérez-vous comme perdu pour la littérature. En tout cas, pour celle d’Emmanuelle Urien.

Il ne manque plus que le titre, que j’aime autant que le roman, que j’aime autant que le blog que j’aime autant que l’auteur : Tu devrais voir quelqu’un.


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