Du souffle, de l'air dans les PME !

Soyons direct, les PME françaises ne sont pas à la hauteur. Si les grandes entreprises sont à un niveau de compétitivité comparable à leurs concurrents mondiaux, les PME sont en retard, les PME n’ont pas ce rôle de moteur, cette vitalité sur laquelle repose pourtant notre développement (économique et socioculturel). Si l’innovation est largement reconnue comme une condition de leur existence (une entreprise est en danger si elle ne renouvelle pas son offre régulièrement), seulement 8% des PME se donnent les moyens de mettre en place une vraie politique pour innover et rentrer dans la dynamique du marché.

On parle beaucoup d’innovation

On parle pourtant beaucoup d’innovation dans les PME. C’est un sujet récurent au sein des organisations syndicales, des séminaires de formation, on parle de méthodes, de bonnes pratiques, de partage de connaissances et d’information, d’écoute permanente, mais on oublie l’essentiel. La culture. Avant de se poser en terme de moyens et d’organisation, l’innovation est d’abord une question de culture et d’état d’esprit. Avant de changer l’organisation, il faut changer la culture de l’entreprise.

Le monde est grand et le challenge constant

Innover, c’est prendre des risques, rompre avec ses habitudes, peut-être se tromper, remettre en cause l’entreprise, sortir de ses limites, projeter, anticiper. Particulièrement dans un environnement complexe qui nécessite de traiter ensemble un nombre de plus en plus grand d’informations techniques, économiques, culturelles, sociales, financières, politiques. Faire face à un public informé, exigeant, réactif… Faire face à la concurrence, à l’internationalisation des échanges… Autant de questions, d’interrogations, d’écueils qui peuvent décourager si l’on ne possède pas les outils et la culture nécessaires.

L’outil identitaire

« De toutes les écoles de la patience et de la lucidité, la création est la plus efficace », Albert Camus.

L’innovation ne tombe pas du ciel, c’est le résultat d’un long processus exigeant, parfois laborieux, qui trouve son origine dans les racines de l’entreprise (son Bing Bang). Quel processus ? Remonter d’abord au cœur du système, déceler l’ADN, le noyau dur, comment l’entreprise s’est construite, identifier ses ressorts. Croiser ensuite ce noyau dur aux nouveaux enjeux économiques et sociaux pour en extraire une "base dure", l'identité. Quelle est sa place dans la société, sur le marché, parmi ses concurrents, quel discours face à ses clients, son public, quelles sont les valeurs qu’elle défend, quelle est sa vision, son ambition, sa promesse ? C’est sur cette « base dure » que s’appuie la culture. Et c’est à travers cette culture que la créativité se libère dans l’entreprise. Reste ensuite à la canaliser, installer une organisation d’où sortira enfin le moteur du développement, l’innovation, les produits ou les services innovants.

Culture d’entreprise et rôle du dirigeant

L’entreprise est d’abord une source de richesse, un réservoir d’idées et de créativité pour peu que les employés reçoivent l’appui et les outils nécessaires pour les formuler et les mettre au point. Rompre avec les politiques traditionnelles, porter le changement est d’abord un état d’esprit qui ne peut être initié que par son dirigeant. Sur sa capacité à s’engager, à générer de la confiance et à transmettre sa vision. Son rôle est déterminant. C’est lui qui montre la voie. C’est sur lui que reposent tous ces comportements, conduites, attitudes, engagements, que l’on appelle la culture d’entreprise et qui conditionne le comportement de tous les salariés.

Les PME sont au cœur de notre dynamique économique, culturelle et sociale. Réactivité, créativité, c’est dans leur nature de répondre à cette nécessité toujours plus pressante d’un tissu économique plus souple, plus pragmatique, moins concentré. Faire jeu égal avec les grandes multinationales ? Bien sûr, si elles s’ouvrent sur le monde et développent leur créativité. Et si l’appui du politique est nécessaire, c’est du côté de leur culture et de leur identité qu’elles doivent d’abord se tourner.