2009, le choix de la raison ou de la jouissance ?

D’abord ces deux images pour synthétiser l’année 2008. Deux événements qui nous arrivent en direct des Etats-Unis. D’un côté la possibilité d’un Monde Nouveau, le basculement miraculeux de l’Amérique, et l’espoir (tout reste à faire même si l’élection en soi est un miracle) d’une politique qui respecte les grands équilibres de la planète et ouvre la voie à un New Deal du XXI e siècle. De l’autre, les ruines de l’Ancien Monde, la chute des marchés, d’un capitalisme sans contrôle, ou quand la jouissance prend le pas sur la politique et la raison avec les conséquences catastrophiques que l’on connaît. C’est sur cet héritage, cet entre-deux qui nous laisse perplexe et qui n’offre aucune vision claire de l’avenir que nous allons construire l’année 2009.

Bienvenue en 2009 !

Ne voyez rien de sarcastique dans cette formule. Bien au contraire. J’ai presque envie de dire ouf… le climat de ces dernières années était vraiment trop pesant, exténuant, délétère. Un état de crise latente, une sorte d’état d’aveuglement, une fuite en avant… On pourrait presque se réjouir de cette situation, si ce n’est que certains d’entre nous, les plus fragiles, vont le vivre douloureusement. Qu’est-ce qui nous attend en 2009 ? Un réajustement (il était temps, pourquoi attendons nous les crises pour agir). Nous réajuster à la nouvelle dimension du monde, apprendre la complexité culturelle, religieuse, économique, et surtout redéfinir les règles du jeu, un nouveau deal pour rééquilibrer la planète, redonner du sens à nos échanges. Un saut dans le vide qui nécessite de mobiliser tous nos talents, nos intuitions, nos expériences. Un exercice somme toute passionnant. Les crises ne sont-elles pas des accélérateurs de l’histoire…

L’entreprise en 2009

Ce qui s’applique au macro s’applique pareillement au micro. Je veux dire à l’entreprise. Mêmes perspectives, même combat. Que faire pendant cette période de crise. Se replier bien sûr si nécessaire, mais en bon ordre et avec une vraie stratégie. Réajuster l’entreprise à la nouvelle dimension du monde, redéfinir les règles du jeu, se préparer à cette nouvelle vie qui nous attend après la crise, car en tout état de cause les changements seront considérables et ne supporteront de plus en plus mal les stratégies court terme  et déconnectées des réalités socioculturelles.

Quels changements ? Tout découle de ce processus irrémédiable qu’on appelle la mondialisation (l’histoire qui progresse). Apprendre la diversité, nous ne sommes plus au centre (dur à avaler…), comment nous positionner face aux pays émergeants, concurrence, divergences culturelles, écarts sociaux... Intégrer l’écologie, comment faire de la préservation de la planète un moteur de croissance. Traiter l’information, comment s’insérer dans le système d’information planétaire qui est l’un des principaux moteurs de l’innovation. Des enjeux considérables qui se caractérisent par leur complexité, qui nécessitent une remise en cause de nos certitudes et manières de penser (encore dur à avaler…) et qui exigent du courage, du pragmatisme, de l’engagement…

Comment gérer cette complexité au sein de l’entreprise ? Activer ses capacités de synthèse, sa réactivité, sa créativité, sa capacité d’innovation n’est-ce pas d’abord se connaître, identifier ses assises, comprendre sa raison d’être. Un travail de mise en perspective qui passe d’abord par un « retour aux sources ». Qui sommes-nous et qu’est-ce qui nous anime ? C’est tout l’enjeu du branding, l'aval et l'amont, racines et prospective, extraire l’ADN de l’entreprise pour le « croiser » avec les nouveaux enjeux du monde, créer une dynamique, faire émerger cette idée force sur laquelle bâtir une stratégie solide.

Alors en 2009, saurons nous faire le choix de la raison sur la jouissance ? Une année qui s’annonce ingrate, très ingrate même pour certains, mais certainement passionnante si l’on croit aux dynamiques de changement. Je vous souhaite une très bonne année à tous !