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L’onglet saignant et son anchoïade ouf

Par Estebe

Tiens, vous ici?

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Certains esprits pervers pensent que «les morceaux du boucher» qualifient les mâles attributs dudit commerçant. Les roubignoles du moustachu, en somme. Que nenni. Les morceaux du boucher, ce sont des pièces de bœuf à poêler, que le brave homme garde pour sa pomme. Ou qu’il réserve à ses clients les plus aimables et fidèles. Il s’agit de certains petits recoins de l’anatomie bovine qui, s’ils n’offrent pas un look lisse et rassurant comme l’entrecôte ou le filet, s’avèrent tout aussi savoureux. Voire plus. Et bon marché avec ça. La prochaine fois que vous allez voir Mr Boucher, exigez donc un chouette morceau de poire, d’araignée, de bavette ou de hampe. Le banquier et la papille apprécieront.
L’onglet, avec ses longues fibres coquines et sa saveur corsée, appartient à ce club formidable. Pas cher. Trop bon. Et écologique, puisqu’il n’exige qu’un très bref passage sur la gazinière pour ravir.
L’onglet, on peut le manger nature, si on a envie.
Ben oui.
L’onglet, on peut aussi le manger coiffé de la prodigieuse anchoïade déviationniste, à la roquette et lanières de poivrons doux sur laquelle le rideau slurpique ne va pas tarder à se lever.
Avant de s’exciter très fort, il s’agit d’acquérir un bocal de piquillos, peperoni ou autres poivrons à l'huile rôtis, softs et rouges. Ajoutez une poignée de roquette et une petite boîte d’anchois. Plon plon.

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Dans le bol du mortier, réunissez une lichette d’huile d’olive, les anchois dûment rincés à l’eau claire et émincés à la sauvage, quelques feuilles de roquette hachées et une gousse d’ail pelée, dégermée et émincée. Poivrez. Puis pilonnez comme un cosaque parkinsonien jusqu’à obtention d’une bonne papâte. Poivrez. Goûtez. Faut que ça dépote dru.

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Essorez ensuite et taillez le poivron en mini lanières. Hachez un peu de roquette.
Poêlez à donf l’onglet, deux minutes de chaque côté. Coupez en tranches toutes minces avec une lame d'enfer.
Coiffez enfin ces chairs rouges vifs avec tout le bazar susdécrit (anchoïade + roquette + poivrons). Amen.
Dans le genre petite mort carnivore, c'est drôlement slurp, on vous le jure sur les animelles du boucher. Surtout si l’on a eu le tact de remplir les verres d’un rouge naturel et catalan (il y a dans ce coin de France une ribambelle de jeunes producteurs sans soufre ni douleur), comme le très dynamique et gourmand Côtes du Roussillon «Hop’Là» d’Edouard Laffite, Domaine du Bout du Monde, qui vous glisse le long de la glotte comme une caresse ensoleillée.
Adios!

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NB: C'est quand même rigolo comme nom de pinard, ne trouvez vous pas?

NB2: On ne sait pas chez vous, mais ici la météo tire une tronche de requiem. Bientôt Noël.

NB3: Vous avez lu Oui Oui au pays des bouchers?

NB445: Bon, il va falloir qu'on y aille. On a des merguez sur le feu.


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