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Boy A

Par Elgade

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Boy A, dont la réputation a largement précédé sa sortie en France ( reparti avec l’ensemble des prix :Jury, Scénario, Public et Kodak  du festival du film britanique de Dinar…), est un film (produit à l’origine pour Channel 4!) sur la réinsertion sociale d’un jeune criminel fraichement sorti de prison. Accompagné par Terry, agent de l’administration chargé d’assister le jeune en difficulté. A commencer par lui donner un nom, une nouvelle identité qui effacera celle de l’ancien criminel agé de seulement 10 ans. Ce monstre que personne n’a oublié, à l’extérieur, mais qui est bel et bien mort pour Jack, notre personnage.

Jack, de son nouveau nom, trouvera rapidement un travail et fera des rencontres. Il tombera même amoureux. Seulement voilà, il ne devra pas dévoiler son secret car le monstre qu’il a été fait encore les gros titres dans la presse… 

 Le film est monté de telle manière que l’on ne sache pas pourquoi notre Jack, si sensible (trop) et si tendre (trop), a pu être le monstre d’une époque où il n’était qu’un enfant. Le secret nous sera révélé par bribes, en petits flash backs. Une façon de ponctuer une mise en scène plutôt monotone. L’ancien détenu ne semble pas rencontré de difficulté sociale et s’intègre parfaitement. Les seuls, mais grands, moments de désaroi sont ceux qu’il vit seul, isolé par l’alcool et la drogue des discothèques ou dans sa chambre où il retrouve ses pires cauchemars… On sent quelques rares moments de tension où Jack a du mal à se controler face à la violence. Mais il y parvient.

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De ce point de vue, il peut être agaçant de voir que tout lui réussi sans qu’il n’ait plus de difficulté personnelle d’intégration. Mais d’un autre point de vue, c’est aussi une démonstration. Avec une identité vierge de tout passé lourd, l’intégration sociale est aisée.

“Heureusement” la désillusion n’est pas loin. On verra un Jack meurtri par son mensonge. Un homme innondé de sentiments qu’il ne parvient pas à contenir, que ce soit la culpabilité d’avoir été un jour un monstre ou l’amour qu’il n’avait jamais ressenti jusqu’alors. La solitude du secret tenace le personnage.

Un constat mitigé entre ces deux affirmatives. Une réinsertion sociale réussie et un for intérieur qui torture. On aurait aimé la première moins affichée et la seconde moins présente. Le scénario joue trop sur les sentiments et le larmoyant (je sais que certain(e) n’aime pas le larmoyant ). Et l’on décroche malgré tout assez facilement, tant Jack  a tendance à pleurer!

Quant à l’équipe, si les acteurs sont tous à la hauteurs, Andrew Garfield  (Jack) est très bons et sort nettement du lot.

Un film bien servi, une mise en scène réussie mais un scénario inutilement alourdi d’expressions sentimentales qui nécessitaient plus de retenue ou de non-dit. La situation se suffisait à elle-même. Dommage, ça ne restera qu’un bon (télé)film à voir sur Channel 4.

E.

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ouimais1


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