Chronique musique: Hjaltalín « Sleepdrunk Seasons »

Leurs compatriotes ont la chance de pouvoir les écouter depuis 2007. En France, il aura fallu attendre cet hiver pour voir arriver leur premier album « Sleepdrunk seasons ». Hjaltalín, est un collectif de 9 musiciens, qui confirme la créativité islandaise, pour ceux qui en doutaient encore.
Orchestre de pop de chambre, Hjaltalín, mêle une voix n'ayant rien à envier à Patrick Watson, et une énergie digne de Beirut. Le tout soutenu par une profusion orchestrale, où hautbois, basson, violon et violoncelle sont mis au service d'une ligne pop-folk irréprochable. Le résultat : de la rêverie, et de la vitalité. La musique classique est transformée, pour enrichir la pop sans l'alourdir.
Le titre « Goodbye July/Margt Að Ugga » a déjà fait beaucoup de bruit sur internet avant même la diffusion de l'album, laissant en suspens de grands espoirs concernant la suite. Des espoirs qui ne sont pas déçus. La première moitié de l'album distille ses mélodies rythmées, où les bois et cuivres jouent à la guitare électrique. « Trafic music » est à ce titre exemplaire.
Plus sobre, la deuxième partie de l'opus n'en est pas moins réussie. Le morceau titré « Debussy », ouvert au piano, initie à cette poésie, nous amenant finalement à croire au (men)songe de « I lie », passage vaporeux nous guidant jusqu'à la fin du disque.
La formation originale sera sur scène en France à partir d'avril. Vous pourrez les voir le 21 au Nouveau Casino à Paris, et le 29 mai au Festival Europavox à Clermont-Ferrand.
« Sleepdrunk Seasons » ne peut pas laisser insensible. Le quotidien islandais Fréttablaðið qualifiait l'album de « chef-d'oeuvre brillant ». Rien que ça.