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Adam casse la télé # Semaine n°22

Publié le 10 mars 2009 par Blabla-Series

Cette semaine, Adam a fréquenté le gratin du 7e art. Et Adam a toujours été un friand de gratin. La reine du gratin, bien gratinée, un peu enflée sur les bords, Adam a nommé Isabelle Huppert. En causant (timidement) avec Isabelle Huppert, Adam s’est dit qu’il avait, par ricochet, discuté avec Godard, Haneke, Ozon, Chabrol, Assayas, Deneuve ou même Dustin Hoffman, et pour le coup, Adam ne sent plus ses doigts de pied. Gonflés d’outrecuidance.

Adam a poursuivi sa semaine, en se consolant de l’absence longuette de Gossip Girl avec Agnès Jaoui. Qui ne semble pas très sensible à cette disparition momentanée du petit écran. Mais qui reste sacrément bluffante, intelligente, drôle et charismatique. Isabelle peut aller mourir seule dans une cave : la reine de mes nuits, c’est désormais Agnès.

Comme Adam n’est tout de même pas bégueule (mais plutôt gravement fier de ces opportunités, qu’il n’hésite pas à crier sur les toits de chaque immeuble lyonnais), Adam a causé « Ola Qué Tal Senor ? » avec un réalisateur espagnol brillant : le meilleur de l’an passé selon le système Goya. Jaime Rosales. Qui, en toute objectivité, est plus ingénieux, subtil, artistique, passionnant qu’Almodovar et Amenabar réunis.

Du coup, Adam ne jure plus que par le gratin et autres plats en sauce. Oubliant, il est vrai, les quelques restes au bord de la péremption alimentaire (Dollhouse). Négligeant aussi les hors d’œuvre ou mises en bouche sympa (The Big Bang Theory) mais parfois un peu fadasses (How I Met Your Mother).

Adam a visionné tant bien que mal plus d’une douzaine de séries cette semaine. En ne pensant qu’à Agnès lorsqu’il regardait Penny, à Isabelle lorsqu’il contemplait Patty.
La semaine prochaine, Adam rencontre Philippe Besson et Chiara Mastroianni. Mais c’est Blair Waldorf et Chuck Bass qui hanteront alors ses pensées. Prêt à le jurer sur la Bible des séries.

Bonne semaine.
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Dimanche 28.02

The United States of Tara (1.07 Alterations) La série semble miser à présent beaucoup plus sur Charmaine dont on suit (avec plaisir) l’histoire personnelle. Et ici, l’opération chirurgicale. L’occasion idéale pour les auteurs de la confronter plus longuement avec un alter de Tara, Buck en l’espèce. La storyline a su éviter les clichés-catastrophes que l’on attendait plus ou moins dans ce genre de cas (la sœur qui ne supporte pas la maladie de sa frangine et qui en vient à paniquer face à l’un de ses alters). Mais Buck a su faire preuve de modération, et Charmaine d’écoute. La relation entre lui (?) et Charmaine s’est avérée plutôt intéressante et hors du commun.

Autre atout de l’épisode, les retrouvailles familiales où Tara reprend possession de son corps, excitée à l’idée d’avoir des nouvelles des siens. La scène était simple mais plutôt émouvante et sincère, l’interaction familiale ne fait aucun doute dans cette série.

Mais la série s’accommode plutôt mal de son format et les épisodes (quasiment tous) souffrent d’un problème de rythme certain, rendant bancales certaines histoires. Mais l’écriture de la série, la personnalité des protagonistes et l’ambiance étrangement sereine du show nous permettent de poursuivre avec envie.
(8/10)

Big Love (3.03 Prom Queen) Une fois n’est pas coutume, Big Love instaure une mise en scène soignée et mélo sans négliger son intensité, à l’instar de quelques scènes émouvantes et poignantes de l’épisode. Margene qui panique à l’idée de conserver les cendres de sa mère sous son toit et qui en vient à nettoyer compulsivement tout ce qui se trouve sur son passage, malgré un deuil initialement détaché.

Nicky qui s’effondre dans les bras de l’officier, bouleversée par le « Joy Book », le livre de la communauté mormone de Juniper Creek, qui fait office de catalogue pour les hommes en quête d’une nouvelle femme. Mollets, mains, cous, visages de mineures, tout y passe. Une scène intense et véridique.
Ou encore la scène de Lois, qui s’effondre elle aussi lorsqu’elle entend Bill évoquer le suicide de sa sœur. Une storyline qui avait été introduite en première saison et qui n’avait plus jamais été exploitée depuis.

Dans cet épisode, la série poursuit sa stigmatisation tacite du mode de vie mormon, qu’elle présente comme abjecte et détestable. Sans être manichéenne, la série humanise encore et toujours plus les protagonistes mormons de la série, en les confrontant à la cruauté de leur principle (Lois, Nicky, Wanda). Un contraste déconcertant mais profondément bouleversant.
(9.5/10)

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Flight of the Conchords (2.05 Unnatural Love) Une surprise de taille pour cet épisode de très bonne facture. Michel Gondry, le réalisateur brillamment décalé, s’est chargé de la direction de cet épisode. En plus de ce guest-director de choix, l’épisode a signé de très bons passages musicaux, les meilleurs de cette saison (Choir of Ex-Girlfriends), à travers lesquels il est facile de reconnaître l’empreinte artistique de Gondry.

Sur le fond, l’épisode se fonde sur la lutte continue entre Nouveau Zélandais et Australiens, mais cette fois, du côté des Flights. Qui se moquent allégrement de leurs ennemis Aussies. Même si la storyline dispose de bonnes répliques et de situations dans la lignée drolatique des précédents épisodes, l’histoire s’est révélée moins farfelue et intéressante que les autres. Trop de Jemaine pour une romance plutôt terne, pas assez de Bret pour contrebalancer, une Mel totalement absente pour notre plus grande tristesse : le plaisir procuré a été moindre cette semaine.
(7/10)

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Lundi 02.03

How I Met Your Mother (4.05 The Stinsons) Frances Connor a beau être radieuse, comme toujours, et subtilement amusante, comme à son habitude, elle n’a pas suffi à sauver l’épisode du gouffre grandiloquent qu’il a lui-même crée.

Les auteurs de HIMYM plombent sans arrêt l’humour de la série avec leur propos tiré par les cheveux (l’intrigue du jour : Barney engage des acteurs pour jouer femme et chérubin auprès de sa mère récemment souffrante) et leurs déroulements tarabiscotés (Ted se fait l’actrice, Marshall la joue immature). Dont le dénouement est bizarrement prévisible (Barney, you have to tell the truth). Un résultat finalement plutôt terne et sans surprise.
(5.5/10)

The Big Bang Theory (2.16 The Cushion Saturation) Idée. Prendre un gimmick caractéristique de la personnalité de Sheldon (son obsession pour la place gauche du canapé). Le développer subtilement pour en faire le thème majeur d’un épisode (sa place est vilainement tachée par la faute de Penny, que faire ?).
Ajouter du Penny par ci (sa partenaire de répliques cinglantes), du Leonard par là (son sidekick hors-pair). Sans oublier de consacrer deux trois scènes aux repas geeks et aux autres pratiques geekies (le flashball en bande organisée). Miser un maximum sur des répliques cassantes à la Sheldon, en faire la star du jour (encore).

Et vous obtenez un épisode de bonne facture, (très) drôle et divertissant.

(8.5/10)

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Heroes (3.18 Exposed) Plus les choses avancent, bizarrement, moins il y a dire sur le fond.Claire continue de protéger le gentil geek-héros, avec l’aide de sa mère, Sandra Bennet. Qui se révèle être la bonne surprise de l’épisode.
Le personnage est d’emblée intéressant, plus terre à terre que les autres stars du show (pour cause : pas de pouvoir surhumain, électrique ou aérien, en sa petite personne), plus drôle aussi (Mister Muggle y est pour beaucoup). Ici, Sandra Bennet contribue à l’intrigue de manière active (elle l’avait déjà fait, toutes proportions gardées, dans l’épisode bizarrement réussi du magasin de jouets) et le résultat est plutôt inattendu.

Le reste, entre conflits armés et prises de becs fraternelles, se poursuit avec nonchalance. La fausse intensité que le show semble vouloir instaurer en permanence finit par rendre apathique chacune des storylines supposés haletantes. On regarde avec détachement, sans se plonger véritablement dans ce récit sans aspérité.
(5/10)

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Mardi 03.03


Mistresses (2.03) Moins palpitant que les deux épisodes introductifs de cette saison, il semblerait que l’épisode ouvre la voie à des histoires finalement plus convenues, plus mièvres, que celles de première saison. Siobhan se retrouve une fois encore dans une impasse amoureuse, la détresse se lit toujours aussi bien sur son visage.

Jessica réalise qu’avoir épousé un mari volage n’est pas la chose la plus intelligente qu’elle ait faite de toute son existence. Malgré le soutien et l’amour de Mark, Jessica ne peut pas blairer l’assistance collante de ce dernier (et on la comprend, on dirait une Pussycat Doll en chaleur -pléonasme).

Trudy continue d’être méfiante et paranoïaque. A chaque fois, ces démons paient, Trudy découvrant une vérité qui ne l’était pas au départ. Les auteurs auraient du ménager ce personnage qui gagne à être moins dans l’excès, plus dans le cocooning familial qui lui va à ravir (l’anglaise ménagère quarantenaire type).

Katie continue de vivre sa passion pour les hommes mariés (mais cette fois, sans cancer), la situation devient rapidement problématique. Et va finir une fois de plus en tragédie sentimentale, on le pressent.
Mistresses semble mélodramatiser chacune de ses histoires, malgré l’interprétation intense de nos quatre héroïnes, le fond commence à laisser dubitatif.
(6.5/10)

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Mercredi 04.03

Lost (5.08 LaFleur) Après John en Joseph, Sawyer en LaFleur : les survivants ont attrapé le syndrome Tara et deviennent multi-personnalités.
Le problème de cette saison, c’est l’alternance rigoureuse entre un épisode « out » (comprendre : les lostiens sont de sortie, en costumes fancy et robes Prada pour Sun) et un épisode « in » (comprendre : les nouvelles recrues de la série coincées sur l’île maudite ainsi que les deux trois irrésistibles (sous-comprendre : Sawyer et Juliet)).

Une alternance qui fait peu à peu perdre le fil de l’intrigue principale. Parce que finalement les histoires « des nouveaux survivants-&-ceux qui sont restés » ne s’avèrent jamais très intéressantes, surtout au regard de celles que vivent les Lostiens dehors, qui elles, apportent considérablement à la mythologie de l’Ile (cette scène avec Fionnula Flanagan m’illumine encore).

Cependant, l’épisode permet de se recentrer un peu sur le personnage de Juliet, en retrait depuis cette saison. Parce que Juliet est un personnage doux et solide qui sert beaucoup à la série (je me suis toujours autoproclamé fan inconditionnel de Juliet).

Voir une idylle naître entre elle et Sawyer n’est pas non plus une mauvaise chose, même si la fin de cette première est déjà redoutée. Pour cause, l’arrivée des anciens sur l’île, dont Kate. Une jolie scène finale tournée au ralenti, avec pas mal d’effets typiques de Lost. Une scène qui fait un peu oublier un épisode bouche-trou pas vraiment utile pour la suite.
(6.5/10)

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Damages (2.09 You Got Your Prom Date Pregnant) Petite baisse de régime pour nos amies juristes friandes de manipulations alambiquées et de coups bas primaires.
L’épisode fait la part belle à l’arc de saison, entre nouveaux personnages (le crooner à la voix suave potentiellement dangereux) et mise en place d’un dénouement anti-Purcell encore obscure. Le rôle de Loonie semble avoir son importance, celui de Finn aussi. Mais le reste n’est pas très au point. L’histoire non plus, son potentiel dramatique, encore moins.

Dominic Purcell semble appartenir au passé, le meurtre de sa femme Christine qui avait été au cœur des débats pendant cinq épisodes sera-t-il un élément à prendre en compte pour cette fin de saison ? Y‘a intérêt.

Timothy Oliphant est un mafieux bas de gamme, sa relation avec Ellen foire, celle avec Katie aussi. Il se rapproche donc, une nouvelle fois d’Ellen. On espère qu’il rejoindra à terme le coté des gentils et des blanches neiges, mais Damages ne fait pas dans le manichéisme de bas étage. La preuve, avec les agents du FBI dont Ellen est l’indic, ils semblent finalement ne pas appartenir au FBI. La preuve aussi, avec cette révélation finale de taille : Timothy est chargé d’assassiner Ellen (qui est un peu l’héroïne, alors on a un peu peur). Cliffhanger, mon amour.
(7/10)

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Jeudi 05.03


The Office (5.16 Blood Drive) Retardataire ce The Office spécial Valentine’s Day, diffusé en ce jeudi 5 mars. Mais c’est la faute de NBC. C’est toujours la faute de Ben dans ces cas là.
Deux poids, deux mesures dans cet épisode (et une scène d’ouverture drolatique). Jim et Pam font ami-ami avec Phyllis et son mari le temps d’un repas au restaurant. L’ambiance y est décontractée, les répliques gentiment sages et la situation s’avère plaisante. L’occasion de renouer la complicité d’antan entre Jim et Pam, toujours aussi adorables.

Seconde mesure, plus dans l’esprit de cette comédie satyrique, la réunion des employés célibataires de Dunder Mifflin à l’occasion de la Saint Valentin, l’occasion surtout pour le malin Michael de retrouver celle qui a illuminé … sa prise de sang. Sans être vraiment drôle, ni très cocasse, cette histoire a quand même eu le bon goût de réunir en tant que groupe le cast de The Office. La scène où chacun se livre et celle où les employés font preuve de solidarité à l’égard de ce Michael désespéré se sont révélées justes et bonnes.
(8/10)

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Skins (3.07 JJ) Dans un sms (très) nocturne, un ami m’a écrit “Skins 3.07 best episode ever”. Et moi, j’ai le sens de l’amitié. Alors j’y crois. Heureux, j’envisageais même un épisode meilleur que le 1.02 Cassie, l’épisode culte (et indétrônable) de Skins. A tort. Même si mon ami a vu clair niveau qualité de l’épisode (mon ami a plutôt bon goût), celui-ci n’a cependant pas eu la carrure d’un épisode de saison inaugurale.

Un coupable : Cook, qui malgré son côté « love buddy » continue d’exaspérer, à travers lui, une histoire de rivalité masculine plutôt insipide.Pourtant, le personnage de JJ est un personnage neuf et atypique. Peu original dans le fond (l’ado réservé aux problèmes de sociabilité), JJ crée cependant un air nouveau à la série : une folie teintée de mélancolie, quelque chose de doux-amer plutôt attirant qui laisse penser que JJ est un Cassie au masculin.

Aussi, l’épisode a permit à la série de se débarrasser de son étiquette de « série bêtement provoc’ » et lui a fait gagner un peu d’authenticité. Grâce au duo nouveau (et vraiment excellent en tout point) JJ et Emily, les deux meilleurs personnages de la saison et grâce à cette relation prometteuse et inédite (une lesbienne qui se prend d’amitié pour un marginal retardé), la série offre un nouveau regard sur cette bande d’ados (en apparence trash et conne) et nous ferait presque oublier les personnages tares de la saison (Cook et Katie). Une excellente chose, en somme.
(8.5/10)

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En brayfe, cette semaine, Blabla-Séries a renoué avec HBO. Big Love et Flight of the Conchords, deux programmes excellents pour contrebalancer les petites déceptions dues à Mistresses, Lost et Damages. Heureusement, il restait aussi The Office, le couple de Jim et Pam a signé son plus grand et sweety retour.

La semaine prochaine, on blablatera ABC, avec le comeback de Desperate Housewives et Grey’s Anatomy ainsi que l’arrivée de Castle, un nouveau cop show with Nathan Fillion.


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