Soldats et Légendes.
(exerice de déblocage de la créativité avec phrase de départ, noms communs et expressions idiomatiques imposées. Automne 2008 )
Le chef cligna plusieurs fois des yeux, l’air abasourdi. Un plein régiment de soldats nains se ruait vers la palissade. Il pressentait le guet-apens, les murs de la forteresse étaient de vraies passoires et sa garnison dormait comme des buches.Le militaire en avait vu d’autres, ses cheveux poivre et sel en témoignaient fidèlement. Il était un vrai glaçon et il se faisait comprendre qu’avec très peu de mots. Lui tailler une bavette relevait du pur exploit et c’était mieux ainsi. Il regarda son bracelet-montre et il comprit l’urgence de la situation. En un éclair de génie, il avait déjà concocté le traquenard parfait.
Il fallait leur rendre la monnaie. Le doyen somma un officier d’appuyer sur le champignon et de déclencher l’alerte en entonnant la clarinette. Pour brouiller les cartes, il ordonna qu’on installe des ampoules dans tous les réverbères qui longeaient la muraille. En dernier ressort, ils furent allumés, créant un barrage lumineux qui fit converger l’ennemi dans les bas fonds de la cave à noix.
Dans la chaufferie, un mélange de poutre de bois et de cire fusionnait à grands bouillons et sinuait dans un tube terminé par un entonnoir. La lave engloutit le peloton resté coincé dans le caveau. Ils furent retrouvés complètement figés, enduits de bois séché et reluisants comme un sou neuf.
À l’autel des honneurs, le Général déposa le plus flamboyant des minuscules soldats de bois sur le lutrin et le gratifia de l’emblème de sa nouvelle flotte : Le bastion des Casses- Noisettes.