Comment aurait-il pu se montrer plus rassurant? Le nouveau gouvernement turc s'est engagé aujouid'hui à consolider la démocratie et la stabilité économique et à faire avancer le pays dans la voie de l'Union européenne dans le cadre d'une nouvelle constitution plus libérale, respectueuse des libertés individuelles.
"La Turquie a droit à une constitution civile et démocratique qui sera le fruit d'un large compromis", a indiqué M. Erdogan, soulignant que le nouveau texte élargirait le champ des libertés individuelles en Turquie, pays qui a entamé en 2005 de difficiles négociations avec l'UE. Il a souligné que son gouvernement oeuvrerait pendant les cinq prochaines années pour un respect "total" des critères politiques et démocratiques dits de Copenhague, auxquels un pays candidat à l'UE doit se conformer.
"Sans regarder si des chapitres (de négociations) seront officiellement ouverts ou non, les réformes dans plusieurs domaines seront maintenues", a dit M. Erdogan. en promettant notamment une "tolérance zéro" à la torture, un problème pour laquelle la Turquie est encore critiquée par les institutions européennes malgré d'importants progrès pour lutter contre cette pratique, réprimée par la loi mais qui persiste dans les faits.
Des experts en droit constitutionnel ont récemment remis à l'AKP une première mouture de la nouvelle constitution qui sera examinée par une commission avant d'être présentée à l'opinion publique dans les prochains mois. Elle garantira, entre autres, les principes de laîcité.
Sur le plan économique, M. Erdogan a affirmé que son gouvernement maintiendrait une discipline fiscale rigoureuse pour assurer la stabilité des prix.Il a ajouté que l'un de ses objectifs serait de porter le revenu national par habitant de 5.477 dollars en 2006 à 10.000 dollars en 2013. Les bons résultats économiques de l'AKP de 2002 à 2007 ont été parmi les principaux raisons de sa victoire électorale.