Citation:
Il est peut-être rassurant et plus « transparent », au seuil
d’une année et d’une salle de classe, de jeter le filet finement maillé de ces « compétences ». Mais ce « cérémonial » et cette pratique n’éloignent-ils pas beaucoup l’enseignant de son véritable
but ?
Lui faut-il réduire l’enseignement de la Littérature et du français à des objectifs si délimités et forcément réducteurs ? En filtrant ainsi les
contenus, le professeur ne risque-t-il pas, sous prétexte de mieux évaluer les élèves, de stériliser la matière et de la leur rendre encore plus rébarbative ?
Ce sont des évaluations ponctuelles, exceptionnelles d'où ton terme de "cérémonial". Elles n'éliminent en rien, du moins j'ai
l'impression, tes évaluations traditionnelles (si toutefois les évaluations de chacun d'entre nous peuvent être "traditionnelles"). Si ??? Certes, c'est une évaluation bilan ou diagnostique
supplémentaire tout comme le bac, le brevet... ou... et je pense que c'est à cela qu'il faudrait le comparer, les tests d'entrée en 6ème et seconde (J'ADE).
Question bête : je croyais que ces socles communs de compétence étaient clairement distincts des programmes et n'étaient qu'un seuil a minima et que donc ils ne changeaient en rien nos méthodes
habituelles ? Je me suis trompé ? De toute façon, même si j'ai raison, je n'aime pas ce "a minima", toujours une bonne raison pour en faire moins quand les pédagogues et les neurologues disent
qu'il faut toujours demander plus (mais un "plus" atteignable) si on veut avoir plus.
Personnellement, ce qui me préoccupe le plus c'est : est-ce qu'on va se laisser le temps de jauger, de juger, d'interpréter les résultats, d'agir en conséquence... Et là, je n'en suis pas sûr du
tout. J'ai plus peur à ce niveau là.
Pour le reste, garde à l'esprit les fonctions premières de l'enseignement édictées par toi-même ci-en-haut. Qui oserait nous demander d'évaluer nos élèves sans leur avoir rien donné à butiner
avant ??? Je n'y crois pas. En tout cas, je n'ose pas croire que ce soit possible.
Je reviens très rapidement sur ton mot "rébarbatif". Quel que soit le programme, je ne suis pas sûr qu'on soit beaucoup à accepter d'être rébabatif. Qu'on le soit malgré nous, peut-être... mais
volontairement, ce serait le comble. Ce serait en inadéquation avec nos vocations, notre matière, notre culture. On ne se laisserait naturellement pas l'être. Je ne parle pas de révolte. Juste
d'une insoumission naturelle et propre à notre condition, notre culture.
Citation:
Ou alors, peut-être que rompus à l’exercice des claviers et des SMS, ils trouveront finalement un plaisir paresseux à envisager le subtil travail d’écriture, de réflexion et d’élaboration de la pensée à travers la grille réduite d’un nombre défini d’items à valider…
Ils n'aimeront pas plus que nous l'exercice. Tout au plus ils trouveront que ça change. Peu
d'élèves aiment, de toute façon, être évalués. Après, préfèreront-ils ces évaluations aux dictées ou aux expressions écrites... Je n'en sais rien et ne suis pas sûr que ce soit là-dessus qu'il
nous faut réfléchir.