Magazine Beaux Arts

Rouge et noir

Publié le 13 mars 2009 par Marc Lenot

olgasoto3.1236904297.JPGC’est un spectacle de danse dont je ne voudrais conserver que des photographies, des images fixes pour ne me souvenir que des formes et des couleurs. Dans Incorporer ce qui reste dans mon coeur, d’Olga de Soto (au Centre Pompidou; dernière ce soir), il y a des jeux d’eau et de souffle, des battements de coeur amplifiés, des corps qui ondulent, se dissimulent et s’exposent, de la danse en somme. C’est une suite de ’solos accompagnés’ qui s’empilent d’une saison sur l’autre (c’est ici la 4ème).

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Pour moi, plus que la chorégraphie, plus que le mouvement, l’essentiel de ce qui subsiste après une heure de spectacle, c’est une composition optique très élaborée, la mémoire visuelle d’une scène où peinture rouge et salopettes noires se sont affrontées, où la forme molle d’une grande bâche noire et rouge a conquis l’espace face à des petits cubes durs aux lignes droites et à des ballons sphériques toujours prêts à rebondir ou à
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éclater. Les plus beaux moments ont été ceux où la peinture a eu lieu sous nos yeux, où les danseurs ont épanché la couleur dégoulinante sur les objets, cubes et ballons.

Cet envahissement par le rouge a parfois été burlesque avec les danseurs pataugeant comme de petits enfants trop heureux de faire des taches, et parfois sanguinaire avec le corps d’une des danseuses peu à peu dévoré par ce rouge splendide et mortuaire.

Mais c’est peut-être un peu dommage que ce soit là l’impression qui subsiste du spectacle, et non pas la danse.  

Photos courtoisie Heymann-Renoult.


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