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Max Braslavsky, Le cousin Hugues, Delcourt

Par Irigoyen
Max Braslavsky, Le cousin Hugues, Delcourt

Max Braslavsky, Le cousin Hugues, Delcourt

C'est Marie-Agnès Michel – dont je vous ai déjà parlé ici même - qui m'a fait « connaître » Max Braslavsky ... ce dernier a déjà deux livres à son actif Les dormeuses noires et Fleur de jungle ... il signe là sa première BD qui est une petite merveille ...

Le cousin Hugues est l'histoire d'un gosse de riche avec une « jolie » frange et une énorme montre qui pendouille à son bras ... un garçon « bien » né vivant dans une prison dorée, peuplée de bourgeois décadents dont sa mère qui ne se sépare sous aucun prétexte de ses bouteilles d'alcool ...

Hugues suit les cours de la bourse sur son ordinateur portable, joue au golf, au billard, prend l'avion pour se rendre à New York, mais se retrouve toujours seul ... pauvre chéri ... et ce n'est pas la compagnie de sa cousine avec qui il entretient une relation incestueuse qui semble le combler ...

Hugues est en fait trop jeune pour revêtir les habits de l'homme d'affaires ... quand d'autres font des grimaces aux voitures qui passent, lui est assis derrière son confortable véhicule ... il n'a pas la conversation d'un garçon de son âge ... il ne sait pas parler normalement au garçon de café, à sa mère, à sa servante, à l'hôtesse de l'air ... il ne comprend pas le SDF qu'il croise dans la rue ... il essaie même d'en revêtir la panoplie chez lui ...

Comme je vous l'ai déjà dit, j'aime ce genre de BD qui parle de la société ... et Max Mraslavsky en parle de façon ironiquement décalée ... il y a un peu de Glenn Baxter cher lui ... vous savez, cet Anglais dont les dessins semblent tout droit sortis de livres des années 50 et qui greffe des légendes absurdes ... on trouve cela ici ... lors d'une partie de golf, Hugues dit ainsi à sa cousine : « Bien sûr, Cousine, ce n'est pas le trou qu'il faut viser. Ce qu'il faut viser, c'est l'ennui. L'ennui total, absolu. L'ennui rédempteur. » ...

Plus loin, Hugues joue du piano et parle à un invité lors d'une soirée : « Dans ce mouvement, les petits actionnaires reprennent confiance tandis que le thème du crash final va crescendo. C'est poignant. » ... Ou encore lorsque Hugues est allongé sur un transat, près de la piscine ... il parle à sa servante : « Non, Fipps, je ne regarde pas les nuages. Je les évalue, les achète, et je les revends. » ...

J'ai beaucoup souri en lisant Le cousin Hugues ... mais attention : comme nous rappelle une chanson de Bernard Lavilliers : « Dis pas de mal des riches / On ne sait jamais ce qui peut t'arriver » ...

A bien y réfléchir, et en voyant comment ces inconséquents nous ont plongé dans la pire grave crise économique depuis la seconde guerre mondiale, je trouve que cette BD vient à point nommé ... de toute façon il vaut effectivement mieux en rire et souligner chaque jour l'irresponsabilité de ces grosses têtes de la finance ... sinon, comme disait Stuart Braithwaite de Mogwai, on pourrait avoir envie de les pendre haut et court à des lampadaires ...

Amusez-vous !


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