



Tout d'abord quelques mots sur la rue, car la rue Brûlée a été, et reste encore aujourd'hui, une rue importante de la capitale. Au vieux moyen âge, cette rue se trouvait au delà des fortifications de la ville, et représentait la plus importante voie de communication entre le château de Prague et le château de "Vyšehrad", en passant entre le cloître des Maüs (Emmaüs) et l'église St Jean na Skalce.



Le 3 juin 1506 il y eut le feu dans la rue des Forgerons. Quelques 20 habitations brûlèrent, et dès 1518 on eut pu lire dans les archives (qui n'avaient pas brûlé) le nom de rue Brûlée, toujours en vigueur aujourd'hui.


Et puisqu'on parle du Turc de la statue, je vais vous parler d'une légende (lecture: "František Langer, Pražské legendy"). Il y a bien longtemps, lorsque les premiers colons arrivèrent sur l'île de "Kampa", le roi leur octroya le droit d'y habiter, d'y construire foyer et d'y mener commerce à la condition qu'ils s'occupent soigneusement du pont en pierre (alors Judith, puis plus tard Charles). Ca tombait bien, beaucoup d'entres-eux étaient maçons, bâtisseurs, tailleurs de pierre, marchands ambulants de scoubidous et joueurs de musique dissonante... Puis au fil des siècles, cette corvée se transforma en impôt. Les habitants de "Kampa" payaient ainsi une taxe spéciale pour la réparation de l'édifice.




Alors les trinitaires... Ah ben tiens, faut que je vous parle aussi du "Jägermeister". Parce qu'un certain guide qui hante la République Tchèque prétend que ce cerf à croix entre les cornes serait celui vu par Félix, et qu'il serait sur les bouteilles de ladite liqueur parce que les trinitaires la fabriquaient (dixit "Tomu se ve snu zjevil bílý jelen, který měl mezi parožím rovnoramenný červený kříž. Že je stejný znak na etiketě likéru Jägermeister, není náhodné. Původně ho vyráběli právě trinitáři.").


Alors les trinitaires donc. Les trinitaires arrivèrent relativement tard en Bohême, parce que la priorité fut donnée aux jésuites afin de défricher le terrain hérétique. Les autres ordres ne furent invités qu'une fois l'ordre catholique rétabli, et encore pas tous (ne furent invités), car les ordres mendiants, par définition mendiant, ne devaient pas dépasser un certain pourcentage de la population active afin qu'il n'y ait pas plus de mendiants que de donateurs (ça tiens du bon sens, tiens, regardez la séc.soc. aujourd'hui, à force d'inviter les malades en France...).


La réalisation de ce projet fut confiée à "Octavio Broggio" (i.e. "Ottavio, Octavian"), architecte tchèque d'origine évidemment italienne modérément prolixe à Prague, mais génialement productif dans, et autour de "Litoměřice".









Bon, alors quelques mots quand même sur l'église d'à quoi qu'elle ressemble. Tout d'abord l'extérieur. Sur les flancs du fronton à volutes (de style baroco-italo-rustique) se trouvent les statues des fondateurs de l'ordre trinitaire: Jean de Matha à gauche, un serf racheté à ses pieds, et Félix de Valois à droite, un cerf fantasmé à ses pieds aussi (originalité, beaucoup vraiment). L'entrée dans le temple peut se faire par 3 portes au-dessus desquelles se trouvent 3 fenêtres sur lesquelles défèquent 3 pigeons... vous l'aurez compris, tout tend à rappeler la trinité, en particulier les 4 piliers du dedans. Et justement, tiens, entrons y dedans.

Alors comme dit précédemment, les peintures de "Jakobus A. Schlachter" représentent les caractéristiques divines et le mystère de la trinité. Du coup, on peut y voir dieu en 3 D trônant au milieu de son empire céleste (dieu est trinité), l'idole Dagon gisant brisée devant l'arche d'alliance (dieu est unique). Dans la coupole, on voit la chute des anges déchus (dieu est tout puissant), plus loin dieu vainc par la Ste croix l'hérésie, par le baptême le paganisme, par la pénitence le péché, et par la pénicilline la chtouille du gland (dieu prouve sa toute puissance). Pis encore Moïse prosterné devant le buisson en feu (dieu est farceur, selon l'humeur), le sacrifice de Noé après le déluge (dieu possède le pouvoir de vie et de mort, ce qui est une réelle découverte), les offrandes d'Abel et de Caen (dieu n'est pas végétarien, mais alors pas du tout).

L'autel central contient une peinture de l'Autrichien "Franz Anton Maulbertsch" (i.e. "František Antonín Maulpertsch", auteur de la monumentale peinture du plafond de la salle philosophique de la bibliothèque de "Strahov") représentant la Ste trinité (encore?).


Et sinon en vrac, vous ne pourrez pas louper la statue du messie la couronnes d'épines sur la tête et les mains attachées à la ficelle. Vous verrez aussi une autre statue de la vierge Marie immaculée en majesté debout. Je n'ai pas plus de détails sur ces statues là, sinon que celle du Jésus serait plutôt rare. Vous verrez encore un font baptismal en étain daté de 1552 (c'est marqué dessus), qui serait originellement de l'église St martin dans le mur. Et surtout vous verrez que l'on a posé des rampes de spots de partout, afin d'éclairer l'intérieur. L'intention est des plus louables, mais la réalisation est effroyable. D'abord parce que ces spots sont inopportuns et de mauvais goût dans ce cadre baroque, ensuite parce que s'ils éclairent la pièce, ils n'arrangent en aucun cas la vue sur les tableaux ni au plafond, parfois bien au contraire.



, là et encore céans (scrollez down avec la souris). Vous voulez savoir comment l'affaire se termina? Les instances juives autorisées acceptèrent finalement (après des années de conjecture) la construction d'un sarcophage en béton au dessus des macchabs, construction qui coûta des dizaines de millions en plus car il fallut ensevelir plusieurs dizaines de marteaux-piqueurs auprès des squelettes afin qu'ils puissent éclore sereinement le moment venu. Du coup les Martiens vont avoir beaucoup de mal à s'expliquer les rites funéraires de la planète, car il est fort à parier qu'ils inviteront la Terre avant le messie.






