Magazine Culture
Vivant Denon n'est pas seulement un amoureux de l'art bon à donner son nom à une partie du Louvre (c'est quand même grâce à lui que le musée a pu conserver quelques unes des spoliations européennes). C'est un homme très XVIIIe, bon courtisan, libertin, aimant les arts. Il s'est même essayé à la littérature, d'abord au théâtre puis aux nouvelles. Celle-ci en est un bel exemple.
Le narrateur est un très jeune homme, 20 ans à peine, amoureux d'une comtesse qui le fait devenir chèvre et se joue de lui. Un soir, à l'opéra, il se retrouve dans la loge d'une de ses amies qui a de grands projets pour lui. Elle l'emmène dans sa propriété où ils dînent avec le mari de Mme de T. Puis ils partent en promenades dans un jardin délicieux avant que le jeune homme ne soit entraîné dans un cabinet délicieux, qui joue sur les miroirs, les faux semblants et les trompes-l'œil. Notre narrateur s'enflamme pour Mme de T. Après une nuit folle, il comprend qu'il n'a été que l'artisan d'une ruse.
Joli conte très XVIIIe avec ces femmes qui se masquent, qui jouent les galantes ou se font passer pour chastes mais s'abandonnent joyeusement au libertinage. Il existe deux versions de ce conte, dont une version (annotée chez moi) plutôt osée, voire complètement pornographique (très amusante ! les métaphores valent le coup d'oeil !)
Pour ceux qu'ils tentent, les textes sont sur wikisource.