Les rapports du gouvernement chinois à la censure, et tout particulièrement dans le monde de l'édition s'expliquent par les liens existant entre la délivrance des numéros d'ISBN et l'autorité qui les remet... justement le gouvernement. Quoique ce dernier ait admis qu'en 2010, sa mainmise serait abandonnée, les écrivains continuent de chercher sur Internet les moyens d'une lutte contre cette censure.
Portails grand ouverts
Cette industrie, particulièrement tirée en avant par le portail Sina.com favorise l'autoédition, qui est apparue dans les années 90. Pour Hou Xioaoqiang, PDG de Shanda littérature, cette émergence a permis d'aujourd'hui donner l'accès à une immense créativité.
Et si les réseaux sociaux prennent la tête en Occident, la liberté d'expression qui fleurit sur les sites de publication en ligne offre un espace d'évasion unique pour les Chinois. Une marge de manoeuvre qui n'est guère autorisée sur le net, et qui pousse des millions d'auteurs à s'emparer des possibilités mises à leur disposition ailleurs. Autant qu'elle dérange les acteurs de l'Union Internationale des éditeurs.
Monétiser et pérenniser
Les modèles économiques n'ont pas tardé à s'installer, pour assurer des revenus non seulement aux auteurs, mais aussi aux hébergeurs de ces services. Les Chinois acceptent de payer un abonnement qui leur donne accès à un catalogue dense, et sur certaines plateformes, on découvre 75 % du texte pour moins de 1 cent. Un changement certain depuis les débuts, où les livres étaient en libre consultation.
Du fait d'une somme négligeable, les millions d'internautes participent alors à l'apparition d'une industrie florissante, et les plateformes se rapprochent de plus en plus de solution d'impression à la demande. Pour le PDG de Shanda, l'avenir reste immanquablement tourné vers les téléphones portables, et Hou avoue travailler à des solutions qui s'orientent vers cette communauté plus importante encore.
Et comme il ne suffit pas d'auteurs amateurs pour faire décoller une industrie de l'édition nouvelle, Hou s'attache maintenant à négocier avec des auteurs déjà installés des publications sur son site. « Nous serons bien plus complets que nous ne le sommes aujourd'hui. »