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Guérir l’homosexualité ? mais aucun remède contre l’homophobie !

Publié le 28 mars 2009 par Kamizole

lesbiennes-homophobie-28-mars-2009.1238210453.jpgQuand je vous disais il y a peu que Napakatbra fait un formidable travail de recherche des infos… Si je n’étais abonnée à sa news-letter elle m’eût tout bonnement échappé. Vous pensez bien qu’en voyant son titre Grande-Bretagne : des traitements pour «guérir» l’homosexualité je me suis précipitée et qu’ensuite j’ai lu l’article du Monde : Le coming-out des scientifiques britanniques homophobes dont visiblement un certain nombre de commentateurs pisse-froid n’ont pas compris l’humour du titre, les mêmes reprochant de surcroît au Monde de s’intéresser au sujet… sans doute pas assez sérieux, «digne de la presse de caniveau» soutient même l’un d’entre eux… seraient-ils eux-mêmes homophobes ?

Autre source d’amusement, le lapsus de la légende qui accompagne la photo – deux lesbiennes s’embrassant : Dieu quelle horreur ! Je vous le donne en mille : «Des praticiens britanniques pensent encore pouvoir “soigner l’homophobie”» ! J’ai la vague impression que c’est drôlement plus compliqué… à part une greffe complète de cerveau !

Bien au contraire, et même si un petit peu d’humour ne fait sûrement pas de mal, je trouve le sujet non seulement sérieux mais très grave…

Certes, les médecins qui considèrent encore aujourd’hui que l’homosexualité est une maladie qu’il faut guérir – et souvent au moyens de méthodes aussi barbares que dangereuses ! – sont heureusement minoritaires : 17 % des praticiens interrogés indiquant qu’ils ont déjà «aidé» ? au moins un patient à réprimer ses penchants gays ou lesbiens, essentiellement par la thérapie, 4 % ayant répondu qu’ils le feraient.

J’aimerais savoir si c’est à la demande du «non malade» - il y a belle heurette que l’OMS a retiré l’homosexualité ou la bisexualité de la liste des maladies mentales ! – ou si c’est uniquement, comme certains l’admettent, en raison de leurs propres opinions morales ou religieuses ! ou pour essayer d’aider les patients stressés par des discriminations… Ne serait-il pas plus pertinent de les aider à s’assumer ?

Leurs propres opinions morales ou religieuses !

MERDALOR ! A franchement parler, ça me troue le cul… Que des médecins, psychiatres de surcroît, puissent faire passer leurs opinions avant l’intérêt bien compris de leurs patients, est purement et simplement monstrueux.

Impression de voir un remake mixé «d’Orange méca-nique» et de «Vol au-dessus d’un nid de coucous» !

Il est d’ailleurs encore heureux que dans la plupart des Etats du monde dit «libre» l’homosexualité ne soit plus considéré comme un délit passible de sanctions pénales car nul doute que ces praticiens homophobes et réactionnaires n’hésiteraient pas plus aujourd’hui qu’hier à envoyer Oscar Wilde en prison !

J’ai d’ailleurs lu il y a fort longtemps que l’homosexualité féminine n’était pas réprimée dans l’Angleterre victorienne, tout simplement parce que la très puritaine Victoria ne pouvait même pas imaginer que cela pût exister…

:)

Sur le plan des méthodes, il faudrait s’entendre sur ce que ces psychiatres nomment «thérapie»

Il y a loin en effet, des thérapies analytiques ou comportementalistes aux séances brutales visant à changer le comportement telles que les décrit un commentateur, à savoir l’utilisation de fortes décharges électriques en même temps que l’on fait visionner au «patient» des photos de personnes du même sexe.

Le procédé est aussi utilisé dans les labos de sciences sociales, non pour modifier le comportement en soi mais pour analyser les changements d’attitudes et d’opinions, généralement en utilisant un «compère» qui prône certaines idées. Il s’agit là uniquement d’analyser les processus d’influence sociale.

Cette méthode est non seulement barbare mais égale-ment fort dangereuse comme le souligne le professeur Michael King qui a conduit cette recherche. Il a été reconnu - quand elle était en vogue dans les années 60-70 - qu’elle pouvait conduire certains patients au suicide et en règle générale les laisser pour le moins complètement désemparés et encore moins équilibrés… La plupart des praticiens reconnaissant par ailleurs qu’elle est inefficace !

D’ailleurs, l’équipe de chercheurs – spécialistes de santé mentale - constate chez ces praticiens un certain “degré d’ignorance” sur l’absence de preuve d’efficacité de telles thérapies.

A mon avis, cela fait beaucoup d’incompétences et d’ignorances réunies. Sans doute faudrait-il surtout que les homos qui ne s’assument pas ne soit pas laissés dans un tel marasme psychologique qu’on arrive à les persuader qu’ils/elles sont des malades qui’il faudrait «guérir» de force.

Ce qui m’indigne plus particulièrement étant que ce sont souvent les jeunes qui sont le plus vulnérables…

Tous/toutes ne deviendront pas forcément ou dura-blement gays ou lesbiennes mais si on ne leur permet pas d’explorer librement leurs désirs et leurs penchants avant qu’ils n’adoptent la vie qui leur convient, c’est proprement criminel.


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