Il me semble que j’enlève là l’occasion à Emmanuel de vous présenter ce qui fût un temps l’un des plus célèbres groupe suédois non signés. Mais finalement repérés par Emi Sweden le quintet de Borlänge livrait en 2007 son quatrième album alors poliment salué par la critique internationale. Et c’est à l’heure de la sortie du petit dernier Give me five que je reviens sur ce prédécesseur, plus peaufiné que les trois premiers et produit par Blörn Olsson. L’album évoque la difficulté rencontrée par le groupe à la préparation de cet objet maudit, qui a failli comme le dit le titre, ne jamais voir la lumière du jour à cause de soucis de studio et de manager. L’important est que ce disque est bel et bien là, pas franchement révolutionnaire mais ma foi fort sympathique.
La pochette à elle seule en dit long. Réalisée selon les canons du genre Belle & Sebastian ou The Smiths, elle fixe le décor pastel d’une musique qui ne choisit jamais son camp, entre les terres américaines et la Grande Bretagne. Et même si à de nombreux moments, la mouche semble piquer plus souvent du côté de Liverpool, l’ajout d’instruments typiquement américains assure une transition country folk inconnue sur les précédents albums. Et si les petits blondinets continuent de citer les Beatles comme référence majeure -faut pas pousser non plus- je la vois davantage chez les plus contemporains The Coral. Concentré de bonne humeur, bien que modeste, c’est un hymne à la joie pop, avec ses traditionnels petits tubes de poche.
A croire qu’en Suède il pleut des cordes. Accords et arpèges mirifiques se partagent le devant de la scène, renforcés par des violons et autres instruments plus nobles donnant une allure très Love, et donc très Last Shadow Puppets à l’ensemble. Alex Turner aurait vraiment pu enregistrer ce disque lors d’une croisière nordique. Ce qui au final n’est pas pour me déplaire. On a trop souvent reproché à Björn Dixgård et Gustaf Norén leur manque de personnalité, mais avec ce disque là je n’en suis plus très sûr. Truffé de tubes, du rythmé "Mexican hardcore" au très pop titre éponyme en passant par l’armada de cordes de "Train on fire", la progression se fait sans problème. S’autorisant même un peu de douceur faite de chœurs féminins et d’arpèges presque espagnols sur les huit minutes de "Dalarm", les suédois prouvent qu’on peut désormais compter sur eux au pays de la pop à guitares. _En bref : Un succulent exercice de style, entrelacé dans des cordes pop, par cinq suédois en goguette. _
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Le site officiel et le Myspace
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"Gold" en écoute :