
Bien sûr, il suffit de quelques clics pour repasser en mode pixel et regagner l'action même du jeu. Mais enfin, on reste loin d'une implication complète et d'un investissement dans une réelle lecture. Et puis, en guise de scénario, on est souvent dans un pitch qui tient sur un ticket de métro, estime John. D'ailleurs, le script porte bien son nom et la plupart des jeux gardent une linéarité qui serait rédhibitoire dans un livre.
Quin, en revanche, rappelle cette idée selon laquelle, si Charles Dickens vivait aujourd'hui, il écrirait pour la télévision. Mais la vérité c'est que les jeux sont devenus de plus en plus complexes, et pas seulement dans le cadre technique, et l'on ne se contente plus de recueillir des pièces d'or dans un donjon. Et ce que les joueurs attendent c'est un univers cohérent et des histoires auxquelles ont peut accrocher.
L'exemple de Douglas Adams et de son Guide du routard intergalactique, tiré de la radio, adapté en livre, puis en film montre que la littérature s'étend dans des genres divers en étendant ses ramifications, et en créant tout simplement des genres qui n'existaient pas dans les autres domaines. Alors, ce que le jeu vidéo doit à la littérature n'est plus à prouver.
Ce qu'on appellerait la Fiction Interactive, est ce lieu de convergence entre la littérature et le jeu à proprement parler. Aujourd'hui, si les explosions de sang et de crânes d'aliens lassent quelque peu le public, il faudra probablement passer par une révision des scénarios et d'une implication plus livresque pour séduire les joueurs.