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Transe, musique et guérison au Baloutchistan

Publié le 02 septembre 2007 par Nathalie Chateau-Artaud
Ceux qui ont une peine, la musique les fait revivre, leur esprit se régénère, ils oublient leur peine. Autrefois, grâce aux fêtes, aux danses et à la musique, les gens ne ressentaient pas les peines et les soucis. Mais aujourd'hui c'est le cas, parce qu'on n'entend plus de musique qu'une ou deux fois par an à l'occasion d'un mariage. Le souci c'est d'avoir trop d'argent ou d'avoir des dettes ; alors, petit à petit la maladie arrive. » Ainsi parle Bahrâm, chamane et maître de musique baloutche.

Dans la langue des Baloutches, guât signifie "vent", mais aussi esprit, djinn. Cette désignation reflète un double symbolisme : le vent est immatériel, impalpable, mais sensible comme peut l'être un esprit. Dans ces régions souvent balayées par des vents violents, le terme a une connotation néfaste ou morbide, affectant le plan physique aussi bien que psychique.

Le rituel
Dans son diagnostic l'officiant (ostâ) tient compte du fait que le malade a consulté sans succès les médecins, les guérisseurs traditionnels (hakim), voire les désenvoûteurs ordinaires. La manière dont s'établit le diagnostic ne constitue pas un protocole précis, mais comme l'ostâ est lui-même un ancien guâti, il lui est assez facile de reconnaître les cas qui relèvent de sa compétence. En effet, on ne devient ostâ, khalife, bâbâ guât ou guâti mât (littéralement, maestro, calife, père guâti ou mère guâti), qu'après avoir subi soi-même un certain nombre d'exorcismes et être devenu un familier du rituel au cours de séances renouvelées tous les ans ou à intervalles plus espacés de trois, cinq, voire sept ans. Il faut sans doute ajouter à cette expérience des talents de guérisseur et une forte personnalité, ce qui implique d'avoir complètement assumé son état de patient, de victime passive, et d'avoir fait de son guât un allié que l'on peut faire venir à sa guise, ce qui revient à avoir le contrôle de sa transe.

La recherche du rythme
Un point important est la recherche du ou des airs qui déclenchent la crise initiale. Lorsqu'on a affaire à un premier cas, il faut jouer un à un tous les morceaux du répertoire, jusqu'à ce que le guâti réagisse manifestement à l'un d'eux. Une fois le morceau trouvé, il faut le répéter sans relâche, à moins que d'autres airs produisent le même effet sur lui.

Jean During

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