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Le Volume du vent, beau et complexe

Publié le 02 avril 2009 par Gabnews
Dans les Inrocks :
Karkwa, Le volume du vent

Audiogram / Wagram
Beau et complexe, le troisième album des Québécois Karkwa les rapproche encore un peu des intouchables Radiohead.

L’album s’appelle Le Volume du vent. Et le vent est effectivement un élément central de l’album – c’est parfois la bise douloureuse qui congèle Montréal en hiver, parfois celui, bouillant, qui fait friser les volcans en éruption, parfois celui, plus léger, qui fait ployer les coquelicots au printemps. Le Volume du vent est fait pour traverser les saisons. Le Québec ne s’y est pas trompé : Le Volume du venty est sorti il y a plus d’un an, et le groupe en a vendu 25 000 exemplaires, un record outre St Laurent. L’Europe, la France en particulier, n’a pas encore totalement succombé, malgré l’excellent précédent Les Tremblement s’immobilisent, malgré quelques tournées remarquées, le groupe étant, sur scène, tout simplement renversant.

Pas un hasard si, malgré une forte personnalité propre, on a beaucoup comparé Karkwa à Radiohead : comme eux, leurs morceaux savent se tordre en tous sens, choisir leur direction au gré des rafales, comme eux leurs atmosphères se chargent tour à tour d’ions très négatifs et d’atomes ultra lumineux, capables de passer sous les orages pour aller se frotter au soleil. Pas un hasard si on comparera Karkwa encore un peu plus à Radiohead avec Le Volume du vent: depuis Les Tremblements s’immobilisent, le groupe a encore gagné en ampleur, en maturité. Et pas qu’un peu.

Forêt dense mais certainement pas vierge, sa production est d’une épatante luxuriance, enchaîne pleins et déliés, murs soniques et océans d’huile. L’écriture du groupe est moins cadrée, moins géométrique, un peu plus brave encore. Le Volume du vent bénéficie toujours des très beaux textes, poésie sombre et entêtante à l’accent traînant, de la voix soyeuse, parfois acrobate, de Louis-Jean Cormier. Comme Les Tremblements s’immobilisent,Le Volume du vent est un album colérique. Mais la colère, ici, s’est transformée en énergie. Pure et belle. Pas de pétole, des courants porteurs : le volume de ce vent rageur devrait être suffisamment puissant pour amener le groupe partout où il veut.

Créé le 02 avril 2009 - par Thomas Burgel, Les Inrocks.com

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